Sumène
Culture
Par Alice Rolland
Publié le 12/09/2019 à 10:00

[INTERVIEW] Dimoné & Kursed en concert gratuit

L’un a 20 ans de carrière. Les quatre autres la vingtaine sauvage et impertinente. Ils ont en commun l’amour du rock qui gratte, sans concessions. Interview croisée 100% montpelliéraine entre le dandy rock Dimoné et Hugo, leader de Kursed, à lire avant le concert gratuit du 20 septembre à La Grand'Combe (30).

Comment est née cette collaboration ?

K - Ça s’est fait tout naturellement, il y a environ deux ans. Dimoné nous a invités à boire un verre chez lui : il a pris sa guitare, il a joué des morceaux, ça nous a plus, l’idée a mûri… On s’est dit on tente et on a bien fait !

Qu’est-ce qui vous a séduit chez l’autre ?

D - Leur son, leur personnalité et leur gueule et c’est beaucoup quand on a des doutes.

K - Moi c’était plus son côté poétique, je me suis dit que ça pouvait nous amener un projet artistique vraiment original. Peu de groupes de rock chantent en français, souvent c’est un peu pop, ça rétrograde un peu sur le son et la vitesse, là on savait qu’on allait pouvoir imposer notre son. Dimoné a vraiment joué le jeu.

 

 

Comment s’est passé l’écriture de l’album ?

D - J’ai fait les chansons, paroles et musiques, et eux les ont arrangées. Parfois en modifiant seulement quelques notes. Si moi c’est plutôt pop, eux c’est rock, voire indie-rock, cela tient parfois à une note.

K - On joue sur les demi-tons pour essayer de tordre les choses et rendre plus sombre ses morceaux pop.

Une collaboration qui bouscule les habitudes après 20 ans de carrière…

D - Je suis habitué à ne pas être confortable, la précarité musicale m’intéresse, c’est un peu un luxe en musique. En mutant, en allant vers des musiques différentes, c’est à chaque fois une découverte. J’ai appris à ne plus avoir peur de refaire les chansons autrement.

L’un pourrait être le fils de l’autre… Une richesse ou un fossé ?

D - J’ai fait ma crise de la cinquantaine, j’avais besoin de changement, d’une petite cure de jouvence. Au début cela me faisait marrer de faire le beau dans les soirées et de dire « Je joue avec des jeunes qui ont l’âge de mon fils ! ». C’est débile, c’est tellement pas ça. Au final, c’est mes potes et on fait de la musique ensemble.

Des influences musicales communes ?

K - Faut savoir qu’il vient quand même du punk rock ! Dans les années 80, il avait un groupe, Les Sulfateurs espagnols, on a vu des vidéos qui nous ont fait bien rire. On a aussi beaucoup parlé des Pixies et de choses plus actuelles comme Balthazar, dont Domi aime beaucoup le côté élégant. Moi je découvre la chanson française, il y a plein de choses qui me plaisent. Quand on fait du rock, on n’écoute pas du rock.

 

© Marc Ginot

 

Certains regrettent que le rock passe moins à la radio, est-ce que le choix d’assumer un album très rock n’est pas une manière de faire de la résistance ?

K - Ce n’est pas mon but de passer à la radio. Au début ça me mettait en colère, plus maintenant. Il y a le live, les concerts… Non, le rock n’est absolument pas mort, au contraire. Après si des gens ne veulent pas le diffuser, qu’ils aillent se faire f...

D - J’avoue que j’avais un peu perdu ça. Je me suis embourgeoisé en faisant de la chanson française, alors que je venais du rock. Je me suis laissé flatter par ces gens qui me désiraient en chansons. Ça m’a plu de passer sur France Inter, d’être désiré par tous ces gens du milieu. Et là,j’ai voulu rompre avec ça, je le paie joliment et c’est superbe.

Si vous deviez partir ensemble en vacances, vous seriez d’accord sur la destination ?

D - Plage ! Dans les P.-O. c’est bien, vers Cerbère, t’es à 1h de la montagne : Les Albères, Matemale et Font-Romeu…

 

 

Vendredi 20 septembre à 19h. Parvis de l’église Saint-Hilaire à La Grand'Combe (30). Concert gratuit produit par le Cratère Scène nationale d'Alès.