Le Grau-du-Roi
Culture
Par Alice Rolland
Publié le 01/08/2019 à 09:00

[INTERVIEW] Jérémy Frérot en tournée au Grau-du-Roi et Saint-Pierre-la-Mer

Après le succès phénoménal du duo avec son pote d’enfance Florian Delavega, Jérémy Frérot sort son premier album solo Matriochka dans lequel il dévoile une quête de simplicité. Plongée dans l’univers d’un chanteur sensible et engagé et rencontre avant ses concerts du Grau-du-Roi (le 1er août) et de Saint-Pierre-la-Mer (le 4).

Vous avez vendu plus de 2 millions d’albums avec le duo Fréro Delavega, cet album solo est un renouveau ou une continuité ?

Une continuité, une histoire qui avance. J'avais déjà le désir de partir en solo avant que l’on décide de mettre fin à l'aventure des Fréro Delavega.

Une aventure qui s'est arrêtée en 2017 lors d’un concert à Bordeaux devant 25.000 personnes.

Cela nous semblait nécessaire de dire au revoir aux gens chez nous, à Bordeaux. Et c’était tout aussi symbolique pour moi de faire le premier concert de ma tournée à Arcachon.

Vous avez dit : « Je souhaitais faire ma propre musique ». C'est plus facile d'être soi-même en solo ?

L'exercice est différent. En solo, tu peux être vraiment toi, parler de toi, de ce qui te touche. En duo, c'est plus difficile de traiter les choses en profondeur. Il faut absolument trouver des points communs, des points d’accroche.

 

Avec votre copain d’enfance Florian Delavega, vous avez commencé par des vidéos sur Youtube, puis il y a eu The Voice... Qu'est-ce qui a changé depuis, une forme de maturité artistique ?

Je dirais plutôt une avancée. J'ai commencé à poster des vidéos sur YouTube quand j'avais 19 ans, à l'époque je n'écrivais pas. Maintenant j'écris mes propres chansons et je compose également. J'ai tout de même dix ans de carrière !

Vous avez trouvé votre identité musicale ?

J'ai trouvé une nouvelle manière de m’exprimer qui laisse plus de place à la voix, avec des arrangements qui me correspondent mieux. Il s'est passé beaucoup de choses après l'arrêt des Fréro Delavega, j'avais besoin de comprendre et de trouver ma place tout simplement.

Comment avez-vous travaillé sur l'écriture de cet opus ?

J'ai écrit et composé au gré de mes envies. Pour les arrangements, j'ai fait comme ça me venait. Sur cet album, j'ai collaboré avec Ben Mazué et Laurent Lamarca à l'écriture, Romain Joutard et Julien Grenier à la réalisation. J'ai pris mon temps, j'ai vraiment le sentiment de ne pas avoir pressé les choses. Je vais faire les festivals cet été, puis je vais recommencer à composer pour aller plus loin dans mon projet artistique, approfondir ma musique. Je travaille déjà sur un nouvel album pour 2020.

 

Sur cet album, le son est plus électro, le rythme plus lent, presque rêveur...

J'aime beaucoup ce que fait James Blake. Des musiques aux sonorités électro très spatiales, contemplatives, qui permettent à la voix de trouver pleinement sa place. J’écoute aussi beaucoup de musique nordique, comme l’islandais Ásgeir Trausti.

Vous avez l'impression que le fil n'est pas coupé avec votre public ?

Le fil n'a pas du tout été coupé, les premières dates ont été bien remplies. Je suis content que le public des Fréro Delavega ait continué à me suivre. Ça fait du bien au moral et à l'égo. Et puis il y a aussi beaucoup de gens qui m'ont découvert depuis la sortie de l'album.

Vous êtes devenu papa : Un homme nouveau comme l’un des titres de l’album ?

Plutôt en reconstruction. J'ai changé, c'est normal, cela change beaucoup de choses, notamment sa façon de penser. Je me suis aussi rendu compte que l’on pouvait aborder de nombreuses thématiques. J’ai le devoir de faire réfléchir les gens.

La Dune du Pilat est le personnage principal de votre clip Avant le jour *: vous êtes sensible à la protection de l'environnement ?

L’écologie, pour moi c'est vital. D’ailleurs je vais devenir ambassadeur d’une ONG qui agit pour la protection de l'environnement. Dans mes chansons, je ressens la nécessité de dire qu’il faut faire attention à la nature. Il est essentiel de protéger les littoraux, je suis bien placé pour le savoir : j’y vis tout le temps !

Un lieu qui vous ressource ?

Moi c'est le bord de la mer, l'Océan bien sûr, je suis chez moi dans le Sud-Ouest. J'y habite depuis que je suis né, c'est un endroit dont je ne peux plus me passer. Et une grande source d'inspiration depuis que je fais de la musique.

*Jérémy Frerot s’est rapproché de l’ONG Surfrider Foundation et de leurs Initiatives Océanes lors du tournage du clip de Avant le jour.

Le 1er août à 21h30 aux arènes du Grau-du-Roi. 35€. www.arenesdugrauduroi.com

Dans le cadre du 30e Moonwave Festival. Le 4 août à 21h Saint-Pierre-la-Mer. Gratuit. 04 68 46 60 60.