Toulouse
Economie
Par Thuault-Ney Sarah
Publié le 18/04/2019 à 17:12

Un "Chantier de France" pour rénover Notre-Dame et susciter des vocations

Deux jours après l’incendie, la ministre du Travail Muriel Pénicaud vient d’annoncer le lancement d’un "Chantier de France" ce jeudi 18 avril afin de rénover la toiture et la voûte de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Lors du conseil des ministres exceptionnel qui s’est tenu mercredi 17 avril avec des professionnels du patrimoine et des bâtiments, le secrétaire général des Compagnons de France a alerté sur un manque de main d’œuvre.

Selon lui, il va y avoir une pénurie notamment de couvreurs, de tailleurs de pierre et de charpentiers. D’autres métiers, comme les ébénistes ou les doreurs, pourraient également manquer. Pourtant, la France abrite le plus d’artisans spécialistes du patrimoine. Les entreprises ont les compétences, mais manquent déjà de main d’œuvre. Les professionnels alertent également sur les délais de reconstruction, car rénover Notre-Dame en cinq ans pénaliserait d’autres chantiers de reconstruction et de sauvegarde du patrimoine. Pour beaucoup de jeunes, ces métiers manquent d’attraction et peu de gens veulent s’engager dans des métiers manuels. Ils sont également contraignants : comptez six ans de compagnonnage dès 16 ans pour obtenir une licence. 

Centre de formation près de Toulouse

Faire travailler ces jeunes sur le chantier de Notre-Dame pourrait redorer l’image de ces métiers manuels. Les Compagnons du devoir forment environ mille jeunes par an en France. Et à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse, le centre de formation des compagnons du Tour de France, forme près de 350 apprentis par an, aux métiers manuels. Pour Michel Andrieu, directeur du centre de formation : "Il n’y a pas vraiment de besoin de formation supplémentaire, car il ne pourra pas y avoir uniquement des compagnons qui travaillent sur le chantier de la reconstruction de Notre-Dame". Il espère que ce chantier titanesque suscitera des vocations chez les jeunes. Car un chantier comme celui-ci cela n’arrive pas tous les jours. Michel Andrieu espère que les apprentis pourront eux aussi visiter et pourquoi pas un jour participer au chantier de la reconstruction de Notre-Dame de Paris.