Franchir les portes du chenil social et solidaire, c'est laisser derrière soi, le temps d’un instant, les soucis de la rue. C’est une bouffée d’oxygène pour ces deux amis et une halte bienvenue pour leur fidèle compagnon. Des vies parfois cabossées, où le meilleur ami de l'homme devient un soutien moral essentiel, une précieuse compagnie qui a néanmoins un coût.
Sourire, bienveillance et absence de jugement. Pour beaucoup de ces chiens et leurs maîtres, cette visite au chenil rime surtout avec récréation. Avec les beaux jours, c’est littéralement l’heure de pointe pour Shadow et Ubo, des habitués qui connaissent la maison par cœur.
À l'heure actuelle, il y a un chien par box, mais ce nombre peut varier selon la compatibilité entre les animaux. Actuellement équipés de cinq boxes, ils projettent d'en ajouter quatre de plus d'ici la fin de l’été. Aurore porte plusieurs casquettes en plus de celle d'ange gardien. Éducatrice spécialisée de profession, elle collabore également avec l'association Gamelle, active dans la lutte contre l'exclusion sociale des sans-abris et des personnes précaires en prenant soin des animaux de rue. Grâce à ses maraudes, elle assure le lien avec le Chenil Social et Solidaire AARGOS Coallia, l'un des rares dispositifs de ce type en France. Son travail implique une gestion continue, entre les aspects administratifs liés à l'accueil de chaque nouveau chien et la vérification de leur état de santé, notamment la mise à jour de leur vaccination la plus récente.
Mis en place depuis 2021 grâce à la collaboration de plusieurs partenaires, ce projet expérimental cherche encore des financements. Faute de mieux, l'association Coallia, responsable du chenil, a pris la décision de maintenir ce projet à ses propres frais.
Un échange équitable : ceux qui ne peuvent contribuer financièrement ont la possibilité d’aider en nettoyant les boxes avec leurs animaux ou en soutenant l'entretien du chenil.
En plus de veiller sur ces chiens, Aurore et son équipe proposent une variété d'activités telles que la photographie animale, les soins énergétiques et les séances de communication canine. Mais ce qu'Ubo et ses compagnons apprécient particulièrement, c'est l'ostéopathie. Rien à signaler pour Ubo, les séances s’enchaînent, on change de catégorie avec cette fois la venue d’un patient un peu volumineux.
Le chenil a pour ambition d’ouvrir 24 heures sur 24 d'ici 2025. Pour cela, il sera nécessaire d'embaucher du personnel supplémentaire. L'objectif est d'atteindre plus de 1000 gardes par an.