Toulouse
Environnement
Par Marlène Meck
Publié le 10/05/2020 à 10:20

Le confinement a-t-il vraiment amélioré la qualité de l'air ?

Entre le 17 mars et ce lundi 11 mai, confinement oblige, l'activité humaine a tourné au ralenti dans la région. Peu de circulation, une industrie quasi à l'arrêt. L'air est-il pour autant devenu totalement pur en Occitanie ? Le point avec l'observatoire régional de la qualité de l'air, Atmo Occitanie.

Trafic routier, aérien et ferroviaire réduits au maximum, activités industrielles au ralenti, le confinement a mis à l'arrêt toute une partie des activités humaines polluantes. La qualité de l'air s'est modifiée et la baisse des oxydes d'azote est notable. En revanche, l'impact sur les particules fines et l'ozone est à moduler.

Dès les premières semaines, la pollution liée au trafic routier a connu une forte baisse. Autour des grands axes de Toulouse, Montpellier et Nîmes, le taux de dioxyde d'azote dans l'air a diminué de plus de la moitié. L'impact est sensible, même s'il est moindre, autre des villes moyennes comme Tarbes, Castres ou encore Albi.

Particules fines et activité humaine


"Mais on voit aussi une baisse majeure dans des endroits plus éloignés du trafic routier,
note Dominique Tilak, directrice générale d'Atmo Occitanie. Donc on voit bien l'influence du trafic routier au-delà du bord des routes." L'observatoire régional de la qualité de l'air a suivi avec attention les mesures des différents polluants pendant cette période de confinement et a publié des points réguliers.

Concernant les particules fines, le constat est plus mitigé. "Le trafic routier n'est pas le contributeur majeur aux émissions de particules fines", constate Dominique Tilak. En revanche, l'activité humaine a bien un impact notable. "Nous avons eu un niveau qui était légèrement plus élevé que ces trois dernières années à pareille époque, nous avons pu voir qu'il y avait une contribution de la biomasse qui était importante. Qui dit biomasse dit chauffage au bois mais aussi tout ce qui est brûlage de déchets de coupe, déchets verts, etc."
En revanche, Atmo Occitanie n'a pu mesurer aucune conséquence immédiate sur les concentrations d'ozone et de préciser : "c'est un polluant qui n'est pas directement émis dans l'air par les activités humaines mais issus de la transformation des polluants présents dans l'atmosphère."

Ces mesures sont une précieuse base de recherche pour comprendre et modéliser la pollution atmosphérique à l'avenir.