En résidence d’artiste jusqu’au 28 mars, la plasticienne nîmoise Charlotte Caragliu - aujourd’hui établie à Montpellier - propose une exposition singulière au Seaquarium du Grau-du-Roi. Jusqu’au 30 juin, dix de ses oeuvres, des fragments de corps déformés ou présentant un défaut physique, sont immergées dans les bassins où évoluent poissons, étoiles de mer, raies et requins. Un visage, des pieds, une main, un buste masculin, une poitrine féminine : autant de parties de corps moulés en résine qui deviennent un élément visuel différent dans le décor traditionnel des aquariums.
Pourtant, la résine est déjà employée dans la conception des éléments décoratifs des bassins. Aucun risque d’ingestion pour les locataires du Seaquarium, qui, pour certains d’entre eux, s’approprient les oeuvres creuses - buste, poitrine - afin d’en faire un élément d’habitat ou une cachette. Des oeuvres qui vont évoluer au fil des semaines, au contact des algues, pour prendre le profil de fragments de statues oubliés au fond des océans… Intitulée « Frozen motions », l’exposition vient d’un projet initié par l’une des anciennes enseignantes de l’artiste au lycée, Sylvie Logeux.
Des oeuvres qui ont trouvé leur place grâce à la dextérité du plongeur Sébastien Ibanez, et qui se sont calées, progressivement, au gré des mouvements des poissons mais aussi du courant des bassins. Une initiative qui s’intègre dans le cadre des résidences d’artistes du Seaquarium : chaque année, l’établissement graulen conserve une oeuvre de l’artiste qui a travaillé pendant un mois pour l’intégrer aux collections. En ce sens, le Seaquarium peut se targuer de l’épithète de « centre de recherches scientifique, artistique et pédagogique » ; un lieu où la création contemporaine est mise en valeur dans la muséographie d’un aquarium incontournable du Gard, 30 ans après sa création.
Interviews : Charlotte Caragliu (artiste plasticienne), Sébastien Ibanez (technicien plongeur du Seaquarium).
