Nîmes
Santé
Par Chamerlat Laury
Publié le 23/03/2018 à 16:37

Les urgences de Nîmes parmi les plus surchargées de France

D'après le Samu-Urgences de France et son "No bed Challenge", qui répertorie le nombre de patients restés sur des brancards la nuit faute de lit d’hospitalisation, les urgences de Nîmes sont n°2 des établissements les plus surchargés.

Depuis décembre, le CHU de Nîmes est classé "hôpital en tension". Les urgences enregistrent 85.000 entrées par an, soit une entrée toutes les six minutes. Un chiffre en constante évolution. En 2017, le service constatait une augmentation de +6%. En 2018, sur les deux premiers mois, l'augmentation atteignait +18%. Face à cette surcharge, le CHU a mis en place différentes mesures telles que des lits supplémentaires pour les urgences absolues, en pneumologie et en cardiologie dédiés à l'aval des urgences; une diminution des durées de séjours; l'instauration de "Bed manager" pour faciliter la recherche de lits disponibles. Dans les mois à venir, la direction souhaiterait mettre en place des réunions quotidiennes de coordination entre le service des urgences et les différents services de médecines pour la déprogrammation d'admissions non urgentes. 

Manque de lits, manque de places, manque de personnels, ... Les syndicats dénoncent depuis plus d'un an les failles des urgences du CHU. Pour faire face à l'augmentation de flux des patients, Force Ouvrière demande la création d'une unité d'hospitalisation de très courte durée.


8 heures d'attente pour un octogénaire

Le 13 février, Jean-Louis Pagès, architecte nîmois, est victime d'un AVC à son domicile. Alertés par sa femme, Françoise, les secours ne tardent pas à venir le chercher pour le transporter au CHU Carémeau aux alentours de 20h30. C'est alors que commence une nuit aussi abominable qu'interminable pour ce couple d'octogénaires. A 3h du matin, l'attente se poursuit. Le Nîmois n'est pris en charge par aucun des deux médecins de garde, malgré les interventions de sa compagne. A 5h du matin, alors que Jean-Louis n'a reçu ni consultation ni soin, le couple décide de rentrer à son domicile. "Je me disais : si je dois finir, autant que ce soit chez moi que là au milieu d'un couloir."