Pour faire face à la pénurie de masques causée par l'épidémie de coronavirus, les initiatives se multiplient. En Occitanie, des entreprises se mobilisent et proposent de recycler leurs chutes de tissus.
"On essaie de se rendre utile", témoigne Samuel Corgne dans la vidéo réalisée par nos confrères de Midi Libre ce mardi 17 mars. Dans ses locaux d'Anduze, dans le Gard, le fondateur et dirigeant d'ErgoSanté. Face à l'épidémie de coronavirus, l'entreprise spécialisée dans le matériel ergonomique de bureau a arrêté ses chaînes de production pour les consacrer à la fabrication de masques à partir des chutes de tissus dont ils disposent. Entre 400 et 500 masques peuvent être produits tous les jours, ils sont offerts par la société à ceux qui en font la demande, en priorité les soignants.
Une initiative solidaire qui rencontre un tel succès qu'aujourd'hui ErgoSanté se trouve à cours d'élastiques et lance un appel aux dons.
En Lozère aussi, on se mobilise ; le fabriquant de jeans français Tuffery produit des masques à partir de ses chutes de tissus. Ce lundi déjà, une centaine de masque était mis à disposition gratuitement pour les soignants.
Masques non normés
"Couturiers, couturières !" interpelle l'entreprise Payote sur sa page Facebook. Le fabriquant d'espadrilles de Perpignan veut valoriser ses chutes de tissus mais n'a pas de "petites mains" à disposition. Les volontaires peuvent venir récupérer le tissus dans leurs locaux pour confectionner des masques simples et... plutôt colorés.
Olivier Gelly, fondateur de Payote, a eu cette idée après une discussion avec des amis infirmiers, qui se plaignaient de ne pas avoir de masques. Il a ainsi pensé que les chutes de tissu de ses espadrilles pourraient convenir. Avec son équipe, il a commencé par faire des patrons mardi matin afin de trouver le bon modèle. Même si ces masques ne sont pas homologués pour Olivier Gelly c'est "mieux que rien". Cette initiative répond à la demande des personnels de santé qui n'ont pas de masque du tout. "C'est une protection de substitution, en attendant qu'ils aient des masques homologués", explique le fondateur de Payote.
Après un appel lancé sur Facebook, trois couturières se sont bénévolement présentées à l'atelier pour prêter main forte. L'entreprise Payote a été assaillie de demandes, notamment d'hôpitaux de Toulouse et Lyon. Des demandes qui ont dû être refusées pour répondre, en priorité, aux besoins locaux. Il a ainsi dû recruter plus de couturières, une dizaine travaille depuis chez elle.
Cette initiative a pour l'instant permis de produire 1600 masques. Ses fournisseurs à l'arrêt, Payote produira des masques jusqu'à l'épuisement de ces rouleaux de tissus. L'équipe espère bien en fabriquer entre 3000 et 4000 au total. Ces masques sont donnés gratuitement aux professionnels de santé (infirmières, aide-soignantes...).
> Attention, dans tous les cas de figures ces masques sont des masques de protection simples qui protègent des projections. Ils ne sont pas normés FFP2 ou 3 et ne sont certifiés par aucun organisme officiel.
