Montpellier
Sport
Par Arrigoni Charles
Publié le 08/02/2019 à 16:58

Patrice Canayer : "L'équipe a besoin de Michaël Guigou"

Le 21 janvier dernier, en plein mondial, le MHB organisait une conférence de presse pour annoncer ce que tout le monde se doutait depuis plusieurs semaines : le contrat, comme joueur, de Michaël Guigou ne serait pas prolongé. Le capitaine de l'équipe de France a préféré rentrer du mondial et prendre le temps de réfléchir avant de prendre la parole. Et c'est via un communiqué qu'il l'a fait, jeudi 7 février. Un communiqué salé où il règle ses comptes avec son entraîneur.

Ce vendredi, en conférence de presse, Patrice Canayer n'a pas voulu épiloguer, tout en disant que selon lui, "cet épisode n'aurait pas d'incidence sur la fin de saison du MHB"

Selon nos informations, Michaël Guigou aurait enfin fait son choix pour la saison prochaine. Et c'est le maillot vert de l'USAM qu'il devrait porter pour les deux prochaines saisons, avec un repositionnement permanent comme demi-centre. 


Le communiqué intégral de Michaël Guigou :

"Suite aux diverses déclarations faites récemment par le club, en plein coeur du Championnat du monde, sans d’ailleurs tenir compte des désagréments qu’elles pouvaient provoquer à quelques jours de la demi-finale, je constate que le Montpellier Handball a besoin d’abondamment se justifier vis-à-vis d’une décision qu’il présente pourtant comme inévitable en laissant entendre que j'en suis le principal responsable. Je tiens donc à apporter quelques précisions, et effectuer certaines rectifications. Un contrat d’entraîneur m’a effectivement été proposé dans le cadre de ma reconversion. J’aimais bien cette idée de pouvoir transmettre auprès des jeunes toute ma passion à l’issue de ma carrière. Sauf que je suis encore joueur, passionné par ce jeu, et que je me sens physiquement et mentalement au meilleur de mon potentiel pour continuer aussi longtemps que je le pourrais.


Contrairement à ce qui a pu être avancé, le club, et notamment Patrice Canayer, le manager général, a toujours été informé, depuis 2016 (par mon agent et moi-même), de mon souhait de vivre cette ultime olympiade, dans la mesure où ma condition physique, comme mon envie, me le permettraient. Mon contrat, depuis quatre ans, n’a été renouvelé que d’une année supplémentaire. Pas cette fois. Les deux présidents, que j’ai rencontrés en novembre dernier, m’avaient laissé entendre qu’ils me soutenaient dans ma démarche. Cette idée est malheureusement restée lettre morte lorsque le manager général a prononcé une fin de non recevoir. Il n’a même pas été question de se poser autour d’une table afin d’évoquer les solutions envisageables.


La gouvernance du club se heurte à la volonté d'un seul homme… Or, un club, qui plus est de la dimension du MHB, n’appartient pas à un seul homme, mais à tous ceux qui contribuent à le faire vivre. En outre, il me paraît primordial de ne pas laisser croire que la question financière justifie seule la décision du MHB. J'ai toujours été au service de mon club. Le choix de partir ou rester n'a jamais été uniquement dicté par l’argent. A certaines époques, j’ai d’ailleurs su consentir une baisse de salaire lorsque le club en avait besoin.  J’ai conscience que personne n’est irremplaçable, conscience, aussi, d’être un sacré privilégié pour avoir vécu cette formidable aventure, mais, je l’ai toujours dit : je voulais être l’homme d’un seul club. En 20 ans de carrière, j’ai aidé à remporter des titres, j’ai surtout essayé de porter des valeurs dont je suis particulièrement fier.


C’est sans doute pour cela que je ressens aujourd'hui de l'injustice au regard de ce que je pense avoir apporté au MHB. Je déplore évidemment cette issue, et je la regrette. Cette attitude affligeante, voire pathétique, à l'égard des anciens qui ont contribué au destin du club, me laisse perplexe. Cela me conforte d’ailleurs dans l’idée que, bien qu’étant conscient qu’il en va ainsi parfois du monde du travail, ce n’est pas une conduite que je partage. Le présent, c’est ma détermination à me battre jusqu’au bout de cette saison pour ce partage que je vis avec mes coéquipiers, les salariés, nos sponsors, nos actionnaires et nos supporters. Ma gratitude va aux témoignages d’affection de ces derniers, des Bluefox, plus particulièrement, du partenaire qui a lancé une pétition et donné de sa personne en l’assumant… Concrètement, je me laisse encore quelques jours de réflexion quant à la suite à donner à ma carrière. J’ai à cœur de continuer de pratiquer ma passion dans un environnement sain, et de poursuivre ma carrière de manière apaisée jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo."