Le 28 juin, lors de la journée caniculaire qui a vu le record de France des températures grimper jusqu’à 45,9 degrés à Gallargues-le-Montueux, d’autres territoires gardois ont souffert de la chaleur exceptionnelle, devenant la proie des flammes. Sous un plein soleil, avec un taux d’humidité de 7% et un vent défavorable, le feu s’est propagé sur les territoires agricoles situés entre Montfrin et Meynes. 120 hectares sont parties en fumée sur le premier village cité, prenant de court deux exploitants agricoles qui ont perdu l’ensemble de leur matériel, leurs hangars ainsi que 300 oliviers. Plusieurs pieds de vigne ont également brûlé, le feu reprenant dans la nuit de vendredi à samedi sur des barrières de cyprès.
Dans l’attente d’un geste de la part de l’Etat avec un classement en catastrophe naturelle et en calamité agricole, les exploitants de Montfrin ne cachent pas leur détresse. Certains ont perdu les fruits de l’investissement de 40 ans de travail en quelques heures, leurs habitations étant toutefois sauvées par l’intervention de 150 sapeurs-pompiers du Gard, aidés tout au long du week-end par des soldats du feu venus de Lozère en renfort et des marins-pompiers de Marseille. Les agriculteurs espèrent que les expertises soient les plus rapides afin de toucher des remboursements essentiels pour survivre et repartir de zéro.
Attendu vendredi dans le Gard, le ministre de l’Agriculture devrait se rendre à Montfrin, où la sécheresse fait également craindre le pire chez les vignerons, qui prédisent une perte des récolte de 35 à 100%, au moment où 100 millimètres d’eau sont tombés sur le Gard depuis le début de l’année. Des incendies qui ont relancé une autre polémique avec l’assèchement et le non-entretien d’un canal d’irrigation reliant Beaucaire à Remoulins, qui aurait pu ralentir la propagation du feu selon les élus et le représentant de la FDSEA, qui ont expliqué ce fait au préfet du Gard, Didier Lauga, venu constater l’étendue des dégâts. Les exploitants agricoles sinistrés n’ont pas été en mesure de chiffrer l’étendue des pertes et des dégâts, l’émotion étant encore prégnante face à la désolation des cendres de leurs exploitations.
Interviews : Vincent et Didier Bonnard (exploitants agricoles à Montfrin), Didier Lauga (préfet du Gard).