Montpellier
Société
Par D'Harlingue Julie
Publié le 17/04/2018 à 16:19

Montpellier : Les 5 vignerons fixés sur leur sort le 21 juin prochain

A 14h, ce mardi 17 juin, cinq viticulteurs étaient jugés au tribunal de Grande Instance de Montpellier. Entre 12 mois et 2 ans de prison avec sursis ont été requis. 

Ces quelques vignerons avaient été arrêtés le 15 janvier 2018, de "manière violente", et 150 viticulteurs avaient déjà manifesté devant l'hôtel de police de Montpellier. Les 5 viticulteurs sont jugés pour une trentaine de chefs d'accusation datant de 2016-2017. Notamment pour des actions menées dans des supermarchés du Gard et de l'Hérault pour dénoncer des étiquettes trompeuses dissimulants du vin étranger. C'est ce que dénoncent aussi, par ce rassemblement, la centaine de viticulteurs : la mauvaise répression des vins étrangers pouvant être assimilés à des vins français. 

L'action d'aujourd'hui était pacifique. 


"On a défoncé la porte d'un des vignerons, pire que les voyous, le grand banditisme ou le terrorisme"

Ils s'étaient déjà mobilisés entre lundi 15 janvier et mardi 16 janvier, devant l'hôtel de police de Montpellier, cette fois, lorsque les vignerons avaient été interpellés et placés en garde à vue. 

"Aparemment ils étaient entre 15 et 30 gendarmes pour interpeller une personne. A 6h du matin, ils ont défoncé la porte d'un des vignerons, pire que les voyous, le grand banditisme ou le terrorisme. Donc vous voyez un petit peu l'artillerie qui a été mise en place, alors qu'avec une simple convocation tout le monde aurait été là ce matin", détaillait sur viàOccitanie Nicolas Boudon, viticulteur et membre du syndicat des vignerons gardois. 


Dans un communiqué publié mardi 16 janvier, par le syndicat vigneron gardois dénonce "cette chasse aux sorcières" tout en revenant sur les faits reprochés aux viticulteurs interpellés. "Ces actions, nous le savons tous, ne sont pas celles d'hommes raisonnables, mais d'hommes à bout d'un système qui nous maintient la tête sous l'eau, des hommes comme nous." Dans ce communiqué, le syndicat espère que la justice "qu'elle respecte", soit "moins aveugle". 


Les viticulteurs ont entrepris de nombreuses mobilisation à la fin de l'année 2017 pour lutter contre la baisse des prix du marché viticole, la concurrence déloyale avec l'Espagne mais aussi leurs conditions de travail liées à la sécheresse dans la région. 


Pour ce qui est des réquisitions de l'avocat général : 

Martial Bories, 2 ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Claude Jeanjean, 12 mois avec sursis et mise à l’épreuve. Stephan Picas et Thierry Rocamora, 15 mois avec sursis et mise à l’épreuve. Pascal Ruze-Torres, 12 mois avec sursis et mise à l’épreuve. Décision du tribunal de grande instance de Montpellier mis en délibéré au 21 juin prochain. 


Reportage Ophélie Perroux / J. d'Harlingue