" Avec tout ce qui m'arrive, j'apprends beaucoup de la justice et du fonctionnement de la police".
Lorsqu'elle évoque sa situation, Camille Halut préfère toujours positiver. Bénévole depuis 1 an et demi au sein de la Ligue des Droits de l'Homme à Montpellier, elle se charge d'observer et de filmer les manifestations, en cas de présence de la Police. Cette année avec les rassemblements des Gilets Jaunes ou encore les marches pour le climat, elle a plutôt eu du pain sur la planche. Et d'après elle, son travail dérange, d'où ses placements en garde à vue répétés ces derniers mois (3 au total) et son premier procès qui va se tenir ce mardi au Palais de justice de Montpellier. On lui reproche le 6 avril dernier d'avoir bloqué la circulation au niveau de l'autoroute A709, lors d'une manifestation des Gilets Jaunes, alors qu'elle se trouvait en tant qu'observatrice du rassemblement. Si elle n'a pas été arrêtée ce jour là, elle dit avoir été aperçue par des agents en civils, d'où une réception quelques semaines plus tard d'une convocation devant le tribunal.
Pour son avocat Alain Ottan et la Ligue des Droits de l'Homme, le cas de Camille Halut est symptomatique des dérives policières dénoncées dans des rapports présentés cette semaine à Montpellier dans le cadre du rassemblement des Observatoires des pratiques policières. Dans les textes, sont soulignés l'absence de proportion et de discernement dans l'usage des armes des forces de l'ordre, leur volonté de s'en prendre de plus en plus aux témoins et une doctrine du maintien de l'ordre loin d'être fondée sur l'apaisement.
Le prochain procès de Camille Halut est prévu le 12 décembre prochain. Cette fois il lui sera reproché la dissimulation de son visage lors d'une manifestation près de la place de la préfecture le 21 septembre et une résistance "violente" aux policiers au moment de son arrestation.
image : LDH - Marche pour le climat au G7 de Biarritz
