Depuis 2018, le site de l’ancienne carrière romaine de Lens, à Moulézan, a pris de sérieux accents québécois. Présentée comme l’un des leaders sur le marché de la construction en Amérique du Nord, la société Polycor exploite depuis trois ans ce site gardois perdu au beau milieu de la nature. Une carrière aux ressources infinies pour le président français de la société qui prédit : « il y avait déjà des ressources ici il y a 2.000 ans pour construire la Maison Carrée, il y aura toujours du calcaire ici pour de nombreux siècles ! ».
En s’installant dans le Gard, mais également en Bourgogne, avec l’acquisition de quatre carrières, cette société québécoise souhaite répondre à un accroissement des demandes du bâtiment. Très prisée pour son blanc éclatant, la pierre de Lens fait partie des joyaux dont raffolent nombre d’architectes aux quatre coins du monde. Utilisée pour la restauration ou la construction de grands bâtiments à Paris - Arche de la Défense, Fondation Louis-Vuitton, grande église orthodoxe - elle est aussi réclamée sur de grands chantiers en Corée, au Mexique, en Floride, en Californie, sans oublier la gare Saint-Charles de Marseille !
Propriétaire de 50 carrières à travers le monde, la société Polycor affirme vouloir respecter le savoir-faire à la française ainsi que l’institution du travail d’extraction, s’appuyant sur sa grande culture francophone. Une société qui emploie 1.500 personnes à travers le monde et dont le chiffre d’affaires a bondi au cours des dix dernières années, sous la présidence de Patrick Perus, originaire de Lille. Ce dernier parle de cette pierre avec amour, rappelant qu’elle n’est pas la plus chère eu égard à sa qualité et à la faible empreinte carbone que représente son extraction. La société s’est d’ailleurs engagée sur ce sujet à atteindre le niveau « carbone neutre » d’ici à 2025.
Ici, il faut bien compter une demi-journée de travail pour extraire un bloc de 20 tonnes de pierre, dont le coût est estimée entre 10 et 15.000 euros. La carrière de Lens présente une production annuelle tournant entre 4 et 5.000 tonnes de pierres.
Interviews : Valérie Bergeron (directrice du Développement des affaires de la société Polycor), Patrick Perus (président de la société Polycor).