Le vendredi 1er novembre, le Musée de la Romanité a proposé tout au long de la journée de Toussaint quatre visites guidées placées sous le signe de la musique et du slam. Une proposition culturelle différente intégrée dans le festival « Tout simplement hip-hop », proposé par l’association Da Storm, qui avait invité à Nîmes le collectif Street Def Records, originaire de Bordeaux. Depuis quelques années, les deux slameurs accompagnés d’un instrumentiste proposent des visites de musées sous un autre regard, comme ce fut le cas à Bordeaux au Musée des Beaux-Arts ou encore au Musée d’Aquitaine.
Il y a un mois, les trois membres du collectif - dont un ancien Nîmois, Fred « Daïtoha », étudiant à la faculté Vauban en médiation culturelle - ont visité le Musée de la Romanité aux côtés des guides et des responsables de collections. Après s’être imprégnés des pièces et des oeuvres, Maras et Daïtoha, ont choisi des parties spécifiques du musée, pour les mettre en écriture, avant que Titouan, incroyable clarinettiste, flûtiste, « beat-boxer » et « flûte-boxer » ne les mette en musique. Des focus choisis par rapport à des coups de coeur, à la cohérence des époques et à la volonté de mettre en lumière des oeuvres oubliées, voire atypiques.
Ainsi, le slam proposé s’est teinté d’inattendues notes d’humour au moment où Daïtoha, reconverti agent immobilier, s’est mis à présenter la « domus » romaine à la trentaine de personnes qui l’ont suivi tout au long d’une visite de plus d’une heure de durée. Maras a déclamé son ode à Neptune, alors que Titouan, avec flûte traversière et clarinette basse, guidait les spectateurs d’une pièce d’exposition à l’autre. Du texte, de l’improvisation et un verbe qui claque devant les incroyables maquettes en liège de l’archéologue Auguste Pelet reprenant les plus célèbres monuments nîmois et de la région.
Une performance digne d’éloges qui a aiguisé la curiosité des visiteurs. Par cette proposition, le collectif souhaite apporter un autre regard sur les collections des musées, mais également à travers leur slam amener d’autres publics qui n’ont pas l’habitude de fréquenter ces hauts-lieux d’histoire, de culture et de patrimoine. Une visite étonnante et détonante, portée par la performance du musicien multi-instrumentiste, Titouan, qui manie à merveille la « flûte-box », mélange de flûte traversière et de boîte à rythmes vocale.
Interviews : Fred « Daïtoha » (poète, slameur et rappeur), Titouan (instrumentiste à vents et « beat-boxer »), micro-trottoir.
