Françoise Laurent-Perrigot est la première femme à occuper le fauteuil de président du Conseil départemental du Gard. Doyenne du groupe socialiste et première femme à entrer au conseil général en 1981, cette ancienne sénatrice a été maire d’Aigremont pendant 15 ans avant de devenir conseillère départementale du canton de Quissac en 2015, au côté du député macroniste Olivier Gaillard. Ce vendredi matin, c’est à l’issue du 3e tour de scrutin que l’exécutif gardois a désigné le successeur d’Alexandre Pissas : Françoise Laurent-Perrigot a été élue par les 22 voix du groupe d’Union de la Gauche (PS, PCF et EELV) contre 3 voix pour Nicolas Meizonnet (RN) qui a finalement décidé de se présenter afin qu’il y ait une opposition à la candidate socialiste. Les autres bulletins ont donné 15 abstentions, 4 blancs et 2 nuls.
Une matinée d’élection marquée par plusieurs rebondissements faisant écho à la volonté du groupe d’Union de la Droite et du Centre de ne pas être élu avec les voix du Rassemblement national. Ainsi, lors du premier tour, deux candidatures se sont ajoutées à celles de Françoise Laurent-Perrigot afin de brouiller les pistes du RN : Les Républicains ont annoncé la candidature de Richard Tiberino alors que l’UDI officialisait celle de la présidente de séance, Joëlle Murré. Entre suspensions de séance et tractations de couloir, le RN maintenait sa confiance à Richard Tiberino, le 1er tour s’achevant sur l’arrivée en tête de Mme Laurent-Perrigot (22 voix), devant M. Tiberino (16 voix), Mme Murré (7 voix) et 1 bulletin blanc.
Fidèle à sa position d’avant-élection le groupe d’Union de la Droite et du Centre a alors retiré ses deux candidats avant le 2e tour, laissant Françoise Laurent-Perrigot seule candidate du scrutin, victorieuse avec 22 voix, contre 16 abstentions, 7 bulletins blancs et 1 nul. Insuffisant toutefois pour être élue dès le 2e tour puisque la majorité absolue de 24 voix était nécessaire. Un 3e tour à la majorité relative s’est donc déroulé, confirmant les 22 voix en faveur de Mme Laurent-Perrigot, élue présidente du Département. Une séance marquée en amont par quelques échanges « d’amabilités » entre le sénateur LR Laurent Burgoa et le président socialiste sortant Alexandre Pissas, reprochant à ce dernier « d’avoir manqué à sa parole en 2015 » et demandant sa démission. Le maire PS de Tresques aurait demandé à Laurent Burgoa un soutien du groupe LR pour devenir président du Département en 2015, fait nié par le principal intéressé.
De son côté, le député RN Nicolas Meizonnet a critiqué le retrait de la candidature de Richard Tiberino, synonyme de victoire pour l’Union de la gauche : « c’est le choix de la honte, de la trahison et du non-respect de la parole donnée ». Tout juste élue, Françoise Laurent-Perrigot a fait part de son émotion avant de se projeter sur les sept prochains mois, avec la proche échéance du Budget 2021 aux alentours du 20 décembre.