Nîmes
Sport
Par Chay Christophe
Publié le 20/04/2018 à 08:55

Nîmes : La pégoulade rend un hommage décalé à la romanité

Dans la tradition provençale, la « pegoulado » est un défilé à l’ancienne dont les racines arlésiennes remontent au début du XIXe siècle : la population sortait dans la rue et y déambulait en chants et musique, ou revenait des champs munis de grandes torches enduites de poix (la « pego » en provençal) afin d’éclairer le chemin nocturne.

La « pegoulado » désigne ainsi la retraite aux flambeaux, devenant au fil des décennies un défilé de rue de culture provençale, tel qu’il continue d’être pratique à Arles lors des Fêtes traditionnelles entre le 23 juin et le 5 juillet. A Nîmes, cette tradition a évolué au fil des temps, perdant son caractère provençal pour s’imprégner d’un multi-culturalisme popularisé par la Feria de Pentecôte, et accru dès le début des années 80 par l’ancien maire Jean Bousquet.


S’il a conservé son nom de « pégoulade », le défilé est plus proche aujourd’hui d’une parade de carnaval, avec des chars immenses tels qu’on peut les voir à Nice. Un événement concocté un an à l’avance par la Ville de Nîmes, avec plusieurs choix de tableaux après avoir choisi une thématique et un story-board. La construction des chars débute à la mi-janvier pour s’achever à la mi-avril, la municipalité avançant le chiffre de 170.000 euros de budget pour l’ensemble de la préparation de l’événement, la valeur des chars variant de 10.000 à 20.000 euros.


Cette année, c’est la romanité qui a été choisie comme un clin d’oeil logique à l’ouverture du futur Musée de la Romanité : 14 chars  (8 bus et 2 véhicules légers) reprendront cette thématique de façon décalée, avec plusieurs tableaux humoristiques revisitant la mythologie romaine et l’univers du péplum ("ils sont fous ces romains", SPQR version Astérix : Sono Pazzi Questi Romani !). Le quinzième char sera celui du crocodile, emblème de la ville, qui clôturera comme chaque année le défilé. Sept personnes spécialisées dans la construction et la décoration oeuvrent depuis des mois dans la halle du service des festivités, aidées par plusieurs jeunes en chantier d’insertion et d’autres personnes faisant partie d’une association de couture.


Parmi les participants, Jalila, âgée de 17 ans, qui incarnera Cléopâtre, officie en coulisses à la fabrication des chars, au titres des jeunes en insertion, issus de quartiers prioritaires, encadrés par l’association « Présence 30 ».


Au total, 250 personnes participent au défilé en regroupant les onze associations impliquées ainsi que les équipes techniques, sans oublier quatre écoles nîmoises. La pégoulade démarrera le jeudi 17 mai à 21 heures, après la course camarguaise d’ouverture de la Feria de Pentecôte aux arènes : elle empruntera le trajet Amiral-Courbet / Gambetta / Victor-Hugo avant d’arriver à l’horloge de Daudet et le Musée de la Romanité.


Alexis Kunz avec Christophe Chay