Nîmes
Culture
Par Chay Christophe
Publié le 06/06/2019 à 13:16

Nîmes : Le musée des Cultures taurines rend hommage à Francisco de Goya

C’est une première dans le monde des arts et des musées européens : deux plaques gravées originales de La Tauromachie, l’une des œuvres majeures de Francisco de Goya au début du XIXe siècle, ont été prêtées par l’Académie royale des Beaux-Arts de Madrid au Musée nîmois des Cultures taurines.

« L’étudiant de Falces détournant la charge du taureau » et « la mort du torero Pepe Hillo » - auteur du premier traité de tauromachie au XVIIIe siècle - sont les deux oeuvres originales qui ont ainsi quitté pour la première fois de l’Histoire le territoire espagnol pour trouver refuge à Nîmes.


Deux pièces majeures qui rejoignent les 33 autres planches de La Tauromachie de Goya, appartenant au fonds culturel de Carré d’Art-Bibliothèque. Intitulée « De la Tauromaquia à Goya », la nouvelle exposition temporaire du Musée des Cultures taurines, visible jusqu’au 6 octobre, est une ode à l’art de Francisco de Goya y Lucientes, et à sa vision de l’art tauromachie dans la société espagnole du XVIIIe siècle. Une mode qui va se transcrire par la peinture, la gravure, mais également les us et coutumes vestimentaires.


Parmi les raretés de l’expostion, on découvre un magnifique portrait équestre du torero Pepe Hillo, ami de Goya, offert par Alain Chevalier. Proche de plusieurs toreros de l’époque comme Pedro Romero - à l’origine de la tradition taurine à Ronda - et Pepe Hillo, Goya avait notamment illustré en 1804 le premier traité de « tauromachie moderne » rédigé par Pepe Hillo. Des collections enrichies par les lithographies des « taureaux de Bordeaux », rappelant la dernière époque de la vie de Goya.


A cheval entre deux siècles, Goya a vu son oeuvre être célébrée dès la moitié du XXe siècle avec le développement des corridas dites « goyesques » : des courses des taureaux célébrées selon les codes vestimentaires de la noblesse du XVIIIe siècle en Espagne. Une mode remise au goût du jour par l’un des plus grands maestros de l’Histoire de la Tauromachie, Antonio Ordóñez, qui aux côtés de ses amis artistes, Ernest Hemingway et Orson Welles, fit des arènes royales de Ronda (Malaga) l’un des temples de la corrida « goyesque ». En France, les arènes d’Arles perpétuent annuellement cette tradition tout en offrant à des artistes contemporains de revisiter l’amphithéâtre romain en croisant leur sensibilité propre avec les codes traditionnels goyesques.


Interviews : Daniel-Jean Valade (adjoint au maire LR de Nîmes, délégué à la Culture), Aleth Jourdan (conservateur en chef du Musée du Vieux-Nîmes et du Musée des Cultures taurines).