Nîmes
Economie
Par Chay Christophe
Publié le 03/05/2019 à 19:11

Nîmes : Un permis de conduire moins cher qui inquiète les professionnels des auto-écoles

En février dernier, la députée du Gard Françoise Dumas a remis au Premier ministre Edouard Philippe sur une réforme du permis de conduire.

Un document qui revendique l’avis de 200 professionnels du secteurs et présente 23 propositions afin de rendre plus accessible le permis de conduire en termes de réduction du coût, d’une proposition à un plus large public via une plateforme numérique. Des mesures qui vont intégrer la Loi sur les Mobilités - prochainement débattue au parlement - avec une baisse de 25 à 30% du permis de conduire et la gratuité du code de la route pour les 800.000 bénéficiaires du Service national universel.


Par ailleurs, le Gard sera l’un des cinq départements d’Occitanie où sera expérimentée la possibilité de s’inscrire librement pour passer la partie pratique de la conduite, avec choix de dates et une responsabilisation du futur candidat à l’examen. Les résultats de cette expérimentation  de 8 mois qui doit débuter en fin d’année 2019 déterminera la mise en application ou non sur l’ensemble du territoire national. De plus, les 20 heures de conduite minimum seront complétées par 10 heures de conduite sur simulateur ; autre annonce qui ne fait pas l’unanimité auprès des auto-écoles, notamment en termes de qualité d’enseignement et d’expérience de conduite.


En moyenne, un élève dépense 1.350 euros pour 30 heures de conduite : les mesures visent une économie de 135 euros avec la réduction du temps d’heures de conduite, et des tarifs encore réduits en cas d’échec à l’examen, afin de parvenir à une économie globale de 315 euros.


A Nîmes, Christophe officie en tant que directeur de son auto-école depuis plus de 6 ans, une entité dans laquelle il travaille depuis 2005. A ses yeux, le gouvernement fait fausse route au niveau des économies à effectuer : le coût de la TVA à 20% explique à lui seul le côté prohibitif des forfaits de conduite. Pour un forfait hors-taxe à 933 euros, 186 euros s’ajoutent au titre de la TVA, faisant passer celui-ci à plus de 1.100 euros ! Des auto-écoles professionnelles soumises à la charte de qualité des écoles de conduite, ce dont certains organismes d’enseignement en ligne ne peuvent se prévaloir.


Et c’est là que le bât blesse : les professionnels des auto-écoles parlant même de concurrence déloyale. Ceux-ci craignent que les futures plate-formes numériques proposant un panel d’auto-écoles et leurs tarifs n’indiquent pas les différences entre les types d’établissement de formation à la conduite. Des organismes en ligne que les professionnels des auto-écoles taclent pour leur « recherche du profit » plus que la « qualité de l’enseignement et la mise en avant de la sécurité routière ». Ils leur reprochent notamment le fait de ne pas être assujettis au même niveau de TVA et de ne pas avoir à payer les mêmes charges patronales et salariales.


Aujourd’hui, Christophe accompagne Mélanie, qui, après avoir effectué 30 heures de conduite, va bientôt pouvoir passer son examen. Une épreuve qui sera précédée par un bilan global de sa période d’apprentissage au côté de son formateur. Un service à la carte dont les auto-écoles traditionnelles souhaitent vanter les bienfaits à l’heure du tout-numérique et d’un enseignement moins humanisé, qui pourrait en finir avec "les auto-écoles de proximité".