Toulouse
Economie
Par Marlène Meck
Publié le 04/04/2020 à 10:04

Occitanie : Un plan d'urgence pour contrer les premiers effets de la crise

Face à l'épidémie de coronavirus, la Région a adopté ce vendredi un plan d'urgence sanitaire, économique et social de 250 millions d'euros. Un premier volant de mesures qui doit être suivi rapidement par un plan de relance pour bâtir la sortie de crise.

Dès la première semaine de confinement et son lot de fermetures administratives, le Conseil régional Occitanie Pyrénées-Méditerranée et la préfecture de région avaient annoncé un certain nombre de mesures pour accompagner les entreprises touchées par la crise ; au 31 mars, 14% des salariés d'Occitanie étaient au chômage technique.

250 millions d'euros

Des aides d'urgences à partir de 1500 euros pour les petites entreprises les plus fragilisées, des prêts rebonds mis en place avec la Banque publique d'investissement (BPI), des dispositifs pour aider les entreprises qui profitent du confinement pour former leur salariés. À ces aides, il faut ajouter un budget pour le maintien des transports de proximité, les ordinateurs achetés pour les étudiants boursiers, la création d'un fond d'aide aux associations créé avec les collectivités... en tout 250 millions d'euros pour un premier plan d'urgence adopté par le Conseil régional ce vendredi en commission permanente.
Un plan d'urgence budgété pour 2 mois, du 15 mars au 15 mai qui n'était bien entendu pas prévu. "On ne va pas faire 35 millions d'euros d'économies, concède Carole Delga avant de rassurer : nous avons une capacité à investir qui est forte." La présidente de Région ajoute que l'État va devoir faire preuve de souplesse :"On va demander à l'État de faire un effort tout particulier sur la fiscalité. Nous demanderons au gouvernement que toutes ces dépenses passent investissement."

Relocaliser les productions essentielles

En parallèle, 10 millions de masques achetés en Chine devraient arriver dans le week-end, dont 4 millions pour les départements de la région. Ils seront distribués aux personnes qui travaillent dans les établissements hospitalier, les Ehpad, les services à domicile et aux professionnels de la santé qui exercent en milieu libéral.
Les sociétés qui ont organisé une reconversion-éclair pour participer à l'effort national et fabriquer des masques, des surblouses ou du gel hydroalcoolique pour les soignants comme Paul-Boyé à Labarthe-sur-Lèze (31), Pierre-Fabre à Castres (81), ou encore Éminence dans le Gard ont aussi pu bénéficier d'un coup de pouce.
La filière sanitaire est en première ligne et pour la présidente de région, c'est l'une des premières à relocaliser avec la filière agro-alimentaire. Des fonds européens ont d'ailleurs été réorientés ; 30 millions d'euros pour la relocalisation d'entreprises et la reprise. "Il faut conserver les bons aspects de la mondialisation, tempère Carole Delga mais il est nécessaire que nous puissions avoir une relocalisation des productions essentielles. Un projet qui correspond d'ailleurs au projet Occitanie 2040 voté en décembre dernier."

Plan de relance

L'agro-alimentaire est l'un des secteurs prioritaires à relocaliser, ce qui correspond aux attentes des consommateurs. Pour preuve, le succès de la plateforme digitale pour la livraison de produits frais et locaux. Lancée dans l'urgence pour accompagner les agriculteurs et producteurs lourdement impactés par le confinement, elle compte 3500 producteurs et 400 000 connexions en moins de deux semaines. Une application grand public est d'ailleurs en cours de développement.
Reste à aider le secteur du tourisme, qui représente plus de 10% du PIB régional. Touché de plein fouet par les mesures de confinement alors que les vacances de printemps démarrent pour la zone C. Dans un premier temps, une campagne de promotion est lancée pour inciter les habitants de la région de partir en vacance en Occitanie quand le déconfinement sera effectif.
Prochaine étape, bâtir la sortie de crise. Un plan de relance est à l'étude et doit être travaillé avec l'État, les chambres consulaires et les collectivités.