Pont-Saint-Esprit
Culture
Par Chay Christophe
Publié le 03/02/2021 à 10:40

Pont-Saint-Esprit : fermé au public, le Musée d’Art sacré du Gard restaure son patrimoine multi-séculaire

Cette opération avait été pensée pendant de longs mois et un calendrier avait été ainsi élaboré, avant le début de la crise sanitaire. Pendant deux semaines, l’ancienne Maison des Chevaliers devenue Musée départemental d’Art du Gard a procédé à une restauration-conservation d’une partie de son mobilier. Un trésor culturel blotti dans le centre ancien de la cité rhodanienne, au numéro 2 de la rue Saint-Jacques, place de l’ancien hôtel particulier de la famille de Guillaume de Piolenc, entièrement restauré il y a 30 ans et ouvert au public depuis 1995.


Un processus de restauration qui aurait dû initialement se dérouler en présence du public. Pendant deux semaines, la restauratrice Anne Rigaud s’est attelée à un diagnostic complet du constat d’état des murs, des poutres, des peintures et des oeuvres d’art de la Salle haute d’apparat, édifiée par Guillaume de Piolenc en 1450. Une tâche qui s’est doublée d’une phase de consolidation des parties considérées comme les plus affaiblies. La salle de la Cour royale de Justice a également bénéficié des mêmes soins, notamment la spectaculaire planche faitière qui orne le plafond à 7 mètres 50 de hauteur.


Installé depuis six siècles et demi, le bois de pin vit remarquablement, regorgeant de détails et de peintures qui forcent l’admiration des yeux les plus observateurs, déjà grisés par les jeux de perspectives des murs dont les influences sont autant italiennes que septentrionales. Pendant deux semaines, la restauratrice s’est attachée à relever les fissures et à s’assurer de la stabilité d’un mobilier pouvant s’altérer au contact de l’humidité. Les salles du musée proposent une kyrielle de pièces remarquables et de tableaux rares, témoins d’une époque et goût artistique des Piolenc, illustre famille de négociants de la vallée du Rhône.


Inscrit aux Monuments historiques depuis 1992, le Musée d’Art sacré espère pouvoir rouvrir ses portes au public le plus rapidement. D’un coût estimé aux alentours de 7.000 euros, cette conservation-restauration pourrait être répétée dans d’autres salles le nécessitant. Pour Anne Rigaud, les travaux ne manquent pas, notamment à Villeneuve-lès-Avignon, avec la restauration de peintures gothiques au sein d’un autre hôtel particulier…


Interviews : Béatrice Roche (conservatrice et directrice de la Conservation des Musées du Gard, directrice du Musée d’Art sacré du Gard), Anne Rigaud (restauratrice de peintures et d’oeuvres d’art).