Fort-de-France
Société
Par LE GUILLARD Faustine
Publié le 24/01/2021 à 13:12

Prostitution : le difficile chemin pour sortir de la rue

Aider les personnes prostituées à quitter le trottoir, c’est l’ambition des parcours de sortie de la prostitution, créés par la loi du 13 avril 2016.

4 ans après, Faustine Le Guillard fait un point sur la situation martiniquaise.

Comme chaque semaine depuis le début du confinement, Josiane fait  des paniers alimentaires au Laj espace solidaire à Dillon. La croix rouge est agréée par la préfecture pour accompagner les prostitués dans le parcours de sortie de la prostitution. Des activités diverses sont proposés à ces hommes et femmes, elles participent pleinement au parcours de sortie de la prostitution.

Le parcours de sortie est un dispositif créé par la loi de 2016 sur la prostitution et la traite des êtres humains au vu d’exploitation sexuelle, ile prévoit donc que les personnes qui souhaitent arrêter la prostitution puissent être accompagnés dans leur insertion socio-professionnelle, sur 6 mois, renouvelable 3 fois.

En Martinique, 16 femmes et un homme suivent actuellement ce programme.

Des formations comme l’apprentissage de la langue française proposées  par les associations présentes sur le terrain. Le mouvement du Nid par exemple repère et accompagne aussi les prostitués vers la sortie de la prostitution.

Mais le vécu et la réalité des situations de chacune ne leur permet pas toujours d’arrêter.

C’est le cas de Kayla. A son arrivée en Martinique la prostitution a été un moyen d’urgence pour subvenir aux besoins de son enfants et de sa famille, restés au Venezuela.

Mais sa rencontre avec le mouvement du  Nid a été un vrai déclic.

 

Aux Terres-Sainville, 450 prostitués ont été recensées mais la réalité pourrait doubler cette donnée. Les actions sont donc nombreuses pour aider ces personnes, très souvent en situation de forte vulnérabilité. A travers des ateliers, l’association Caraïbe Unity intervient  dans une démarche de valorisation de la personne.

Des activités touchant différents domaines sont donc proposées aux femmes prostitués. Mais les parcours de réussite ne représentent malheureusement qu’une minorité.

En effet, si  la loi de 2016 est une avancée sur le papier, la réalité est tout autre. L’allocation de 330 euros perçues par les candidates à une vie normale découragent un trop grand nombre d’entre elles.