Signature photographique de renommée internationale, Raymond Depardon expose au Pont du Gard. Sur la rive gauche du site, le natif de Villefranche-sur-Saône expose huit de ses oeuvres dédiées au monument bimillénaire en grand format. Un autre regard sur le plus célèbre des aqueducs gardois, saisi au début des années 2000, à l’époque où le loisir de baignade s’exprimait de façon plus libre sur les berges du Gardon…
Partisan d’une photographie argentique, sur film Kodak - dont il préfère la couleur -, Raymond Depardon a travaillé avec sa légendaire chambre 20 x 25 pour retranscrire le Pont du Gard dans son élément naturel. Des photos respectueuses de l’instant capté, mais aussi fidèle aux lumières et couleurs du sites. Un monument historique dont l’écrin de nature, entre garrigue, ciel et rivière, est unique selon le célèbre photographique.
Passionné par les Cévennes, Raymond Depardon ne cache d’ailleurs pas son amour pour le Sud de la France et ce bassin méditerranéen qui est un mine de photographies. Artiste régulièrement invité aux Rencontres d’Arles, le portraitiste d’un ancien locataire de l’Élysée aime aussi flâner sur les brocantes, comme celles de Barjac, où des trésors photographiques de Paris sous l’Occupation avaient été dénichés.
Un Raymond Depardon qui porte également un regard parfois marri sur les nouvelles habitudes de la société, notamment sur la question du droit à l’image et le respect du domaine public. Des lieux qu’il faut protéger sans toutefois les confisquer au public… Sur les chemins de France, Raymond Depardon ne se lasse pas d’immortaliser les sites grandioses comme des scènes de café, que certains lui reprochent, qualifiant ces dernières de « France moche ». Des critiques qu’il accepte sans renier son amour immodéré pour les beaux lieux.
Interview : Raymond Depardon (photographe).
