Toulouse
Environnement
Par Louis Caillier
Publié le 16/01/2020 à 15:22

Recybéton, quand le béton se recycle…dans le béton

A l’heure où le discours écologique est omniprésent dans notre société, le recyclage prend de plus en plus d’importance. Dans le secteur de la construction, la question du recyclage du béton se pose depuis plusieurs années, et trouve même un débouché…dans le béton. En France, on déconstruit bien plus que ce qu’on construit. Il y a donc tout un débouché pour le béton de déconstruction.

Ce mercredi, l’université Paul Sabatier de Toulouse accueillait les acteurs du secteur de la construction impliqués dans le projet national Recybéton. Recybéton, c’est un projet qui a rassemblé 47 partenaires pendant 8 ans. Pour rendre compte de leur travail et des conclusions sur le thème « Comment recycler le béton dans le béton », une restitution de ce projet avait lieu au sein de l’université en présence des acteurs du secteur, dans le cadre d’un tour de France des grandes villes pour le présenter. Prescripteurs, constructeurs, maîtres d’ouvrages, fabricants de matériaux, soit tous les gens concernés par la thématique du recyclage du béton dans le béton.


A l’origine de ce projet national, un constat : alors que dans les autres industries de matériaux - acier, enrobé bitumineux - le recyclage est déjà installé, dans le béton, ce dernier reste peu pratiqué. Il est surtout cantonné au béton de construction pour un usage moins noble, par exemple pour faire des remblais ou des plateformes routières. Aujourd’hui, il existe sur le marché du granulat recyclé issu du béton concassé principalement employé dans les remblais ou les plateformes routières. Le granulat, ce sont des cailloux ou du sable - des grains de matière inerte - utilisés pour faire du béton en combinant du ciment et de l’eau. Lorsqu’un vieux béton est concassé, on obtient des grains composés de granulats et de reste de ciment. Ce sont ces granulats qu’on peut réemployer dans un nouveau béton. 


L'objectif aujourd’hui, c’est de détourner ce matériau vers des usages plus nobles. Objectif à terme, que 20 à 30% des granulats utilisés dans les nouveaux bétons soient recyclés, afin d’économiser la ressource en tapant inutilement dans les réserves de la planète. Seul bémol, ça coute plus cher que faire du béton classique, car il faut séparer les matières.