Junas
Culture
Par Florence Lacure
Publié le 20/07/2018 à 15:08

Sandra N'kaké : Show jazzy ce samedi à Junas !

L'artiste Sandra N'kaké sera en représentation live ce samedi au festival Jazz à Junas. Diva soul, rockeuse déjantée, chanteuse à textes, elle ne cesse de se réinventer. Elle se livre avant le show.

Vous dites “Pour moi, il n’y a pas de cloison entre l’artiste et la personne. Quoi que tu fasses, la voix te raconte dans ton intimité. ” Vous diriez donc que ce troisième album est une mise à nu ? 

Quand je dis ça, c’est mon point de vue. Ce que je peux ressentir et partager avec les gens. Je suis la même personne sur scène et dans la vie. Pour moi la musique est un moyen de communiquer, de dessiner de manière poétique ma vision du monde. Je ne me pose pas la question de savoir comment je suis perçue, je me concentre sur ce que j’éprouve le plus intimement possible. Il est vrai qu’il y a une certaine forme d’intimité dans cet album :  j’avais envie que la voix et le souffle soient au centre, ce qui induit une certaine forme de mise à nu, de fragilité… s’accepter avec ses parts d’ombre et de lumière. C’était très prégnant dans l’écriture et aussi dans l’enregistrement de l’album. 

 

Cela se passe comment sur scène ?

Nous sommes cinq et cela se passe très bien (rires). 

 

Comment travaillez-vous avec votre complice depuis 15 ans, le flûtiste et compositeur Jî Drû ?

C’est une collaboration que l’on pourrait qualifier de protéiforme. On s’est connus il y a plus de 15 ans, on accompagnait tous deux un groupe d’électro-jazz. On a accroché tout de suite et l’on ne s’est plus quitté depuis. On partage plein de passions, pas seulement la musique. On est amoureux de la littérature, du cinéma, des expos, de la BD… On parle de tout un tas de sujets qui nous nourrissent et nourrissent la musique que l’on crée. Les échanges, les discussions sont souvent le point de départ de nos compositions.

 

Musicalement, quelles sont vos influences ?

Je pense modestement qu’il y a plein de choses qui m’influencent. J’ai autant écouté Joan Baez, Stravinsky, Debussy, Prince, Nina Simone ou Björk… c’est très hétéroclite ! De là à dire lequel m’a le plus influencé, c’est difficile. J’ai du mal à définir le genre dans lequel on peut classer ma musique. Après, quand je réalise un album, j’ai bien sûr certaines envies de couleurs, d’orchestrations, de sons, d’énergies… mais je ne me dis pas « tiens je vais faire, du jazz ou de la soul ou du rock ». C’est vraiment les histoires que je veux raconter qui induisent une énergie qui se traduit en couleur musicale.

 

Quels sont les messages que vous faites passer à travers cet album ?

L’envie que chaque personne qui écoute ou viennent nous voir sur scène se dise « ma voix compte. J’ai le droit d’être qui je suis, même si je suis fragile, bancale… ». C’est important d’avoir de la bienveillance pour soi-même. Et de pouvoir affirmer qui l’on est.

J’avais envie aussi que la douceur, la fragilité, la bienveillance redeviennent des valeurs importantes comme le partage, l’écoute… pour que l’espace d’un instant les personnes qui viennent d’horizons différents puissent échanger, vibrer ensemble… Et ainsi, pourquoi pas, faire un pas l’un vers l’autre.

 

C'est important de produire vous-même le disque ?

Au moment où je l’ai fait, je ne me suis pas rendu compte. C’est devenu important après, cela voulait dire que j’avais le droit de faire des choix, d’affirmer les choses… en douceur. À un moment où l’on parle d’égalité et de parité c’est important de montrer qu’une femme peut prendre des décisions. Cela nous paraît normal, mais en fait non, pas pour tout le monde. J’aimerais bien pouvoir impulser cette énergie à d’autres, montrer qu’il ne faut pas mettre de freins à nos envies et nos rêves. Plus j’avance dans la vie et plus je pense que si l’on veut, on peut. À partir du moment où l’on se dit « je ne peux pas », il n’y a aucune raison qu’on y arrive. Il faut modestement inverser le cours d’une certaine fatalité.

 

Samedi 21 juillet à 21h au Festival Jazz à Junas avec Electro Deluxe. 28€, gratuit – de 16 ans. Billetteries habituelle et 

www.jazzajunas.fr

Rens. : 04 66 80 30 27.