Cette année est marquée par la canicule historique notamment dans notre région. Du côté des vignes, cela n'est pas une année exceptionnellement sèche, malgré les fortes chaleurs, Laurent, vigneron a pu compter sur le printemps pluvieux et le vent du nord pour contre carrer les dégâts liés à la sécheresse. Il bénéficie d'un projet pilote d'irrigation par eaux usées.
La société BRL Exploitation a inauguré le projet pilote qui permet l'irrigation de 15 hectares de vignes grâce aux eaux usées traitées de Roquefort-des-Corbières (11). C'est une nouvelle ressource qui répond aux enjeux climatiques des productions agricoles de la commune, lesquelles ne disposaient pas de ressources locales suffisantes.
Le projet repose sur un réservoir lagunaire de 3 000m3, une station de filtration sur sable et un réacteur UV pour la désinfection et d'un réseau d'irrigation (goutte à goutte) de 15 hectares.
Au total, 11 viticulteurs bénéficient d'un volume d'eau annuel d'environ 400 à 600 m3 par hectare en moyenne.
Laurent pense ainsi avoir une récolte correcte. Car sur plusieurs hectares, il doit vivre au rythme du climat notamment sur ses parcelles non irriguées. Au moins d'octobre il y a eu beaucoup d'eau mais aujourd'hui cela n'est plus suffisant, c'est pourquoi ce viticulteur a cherché des solutions dans l'irrigation (la micro-irrigation), qu'il a trouvé avec la mise en place d'un bassin de traitement des eaux usées sur la commune de Roquefort-des-Corbières. Certaines de ses vignes bénéficient donc de cette micro-irrigation, soit 3 arrosages de 8 mm par semaine, cela depuis 3 semaines. Le vigneron utilise surtout ce dont il a besoin, sans sur-irriguer. La micro-irrigation est pour lui la solution afin d'assurer l'avenir des futures générations.
Porté par BRL Exploitation et cofinancé par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse, le coût global du projet est estimé à 362 240 euros. Il a été conduit en partenariat avec la cave coopérative "les vignobles de Cap Leucate" et les viticulteurs de Roquefort-des-Corbières (regroupés dans l'ASL du Rieu). Le projet a également bénéficié de l'appui de la communauté d'agglomération du Grand Narbonne et l'Institut Français de la Vigne et du Vin.
À l'heure où 60% des territoires du sud de la France sont en déficit d'eau, l'utilisation des eaux usées traitées est ici une réponse collective et innovante pour faire face aux grands enjeux environnementaux.