Nîmes
Culture
Par Alice Rolland
Publié le 09/07/2018 à 13:50

Shaka Ponk, show rock au festival de Nîmes ce dimanche !

Le groupe Shaka Ponk, en représentation live aux arènes de Nîmes ce dimanche à 20h, est un groupe qui s’affirme comme le fer de lance décomplexé d’un rock made in France. Avant le show, nous avons rencontré Frah, membre dit "déjanté" du groupe.

Après la Victoire de la Musique du meilleur spectacle musical en 2013, vous venez de remporter celle du meilleur album rock, une consécration ?

À chaque fois qu’on met un pied dans la grande machine de l’industrie musicale, ça nous fait bizarre parce qu’on est vraiment underground. Mais c’est cool qu’il y ait encore une catégorie « rock » aux Victoires !

 

Électro-rock, metal-funk… Comment définir votre style musical ?

Aujourd’hui, tous les artistes ont l’impression que leur style est un mélange de tous les styles : funk, rap, rock.… Nous on fait du rock, tout simplement.

 

D’ailleurs, sur ce nouvel album, vous ne lésinez pas sur les guitares saturées et le gros son, bien que certains vous aient conseillé d’aller vers un son plus épuré…

Les radios, qui nous aiment bien, nous ont fait remarquer qu’en ce moment, il n’y a plus de place pour autre chose que de la musique urbaine en France. Surtout pas du rock avec des grosses guitares. Alors on a fait le contraire de ce qu’on nous conseillait. Du coup, on ne passe pas du tout en radio avec ce nouvel album ! Mais on n’a pas trop souffert de ça : on vient de faire une tournée des Zénith, deux Bercy, on est blindés, tout va bien.

 

La pochette de The EVOL’, qui représente un singe et une femme enlacés, a beaucoup fait parler d’elle. 

On n’avait pas l’intention de choquer. Cette image, on la trouvait très jolie, une métaphore assez artistique à la Adam et Eve montrant la Nature qui pardonne à l’Homme son comportement irresponsable. La dualité entre ce que l’on est et ce que l’on devrait être. Ce visuel nous a inspiré le nom de l’album, The EVOL’. L’abréviation d’évolution qui contient deux autres termes, « evil » le mal, et « love » à l’envers, l’amour. Un peu comme pour le titre, chacun perçoit la pochette en fonction de son interprétation personnelle et de ses propres démons.

 

L’Homme est un démon pour l’Homme ?

Pas que pour l’Homme, pour tout le monde : la planète, les autres espèces… On rabâche les mêmes sujets d’album en album, en comparant notre évolution, qui a mal tourné, à celle du singe. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant. On rentre dans une phase où il ne faut plus seulement chanter ou écrire les choses, il faut les faire. En parallèle de Shaka Ponk, on travaille depuis 3 ans sur un projet colossal qui s’appelle « The Freaks » : un collectif de célébrités qui vont expliquer à leurs followers une trentaine de gestes simples élaborés en collaboration avec la Fondation pour la Nature et l’Homme. De vraies solutions pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique. 

 

Vos textes sont plus sombres, mais peut-être aussi plus profonds que les précédents. Quelque chose a changé dans votre écriture ?

Dans les albums précédents, on essayait d’avoir un univers ambigu et décalé pour parler des choses, ce qui permettait de toucher les gens sans les gonfler avec la gravité des sujets abordés. Là on s’est permis, même sur le plan musical, d’être plus terre à terre, plus simples dans notre façon d’exposer les sujets, comme sur le titre Wrong Side, qui parle de l’extrémisme sous toutes ses formes.

 

Vous avez fait appel au comédien Edouard Baer sur le titre Slam & Slam’Ed, comment est née cette collaboration surprenante ?

On s’est dit que ce serait pas mal de faire des featuring sur cet album, bien qu’on n’aime pas trop ce genre d’exercice. Alors on a pensé à Edouard, qu’on écoutait quasiment tous les matins à la radio pendant la prod. C’était le plus décalé, touchant, poète, qu’on avait en tête pour faire quelque chose. C’est quand même un sacré personnage !

 

Shaka Ponk c’est avant tout le show sur scène, un festin d’images et de décors, une générosité débordante… Une création artistique à part entière ?

C’est le fantasme absolu pour nous : de la musique, des paroles, de l’image, le tout sur scène. C’est ce qui nous éclate. Pour que les gens qui connaissent les chansons d’un disque puissent être surpris et vivre une expérience hyper forte. Je ne sais pas si on y arrive, mais on fait tout pour y arriver.

 

La mer, la plage, vous avez le temps d’en profiter en tournée ?

A chaque fois qu’on arrive quelque part où il y a la mer, on ne peut pas s’empêcher d’aller foutre les pieds dans l’eau. On adore la mer, d’ailleurs on a plein de surfeurs dans le groupe. Et puis, près de la moitié de l’oxygène que l’on respire vient de la mer…