Rieux-Volvestre
Culture
Par Thomas Anne-Laure
Publié le 14/11/2017 à 16:02

Sylvian Meschia : L'art de la céramique revisité

L'exposition "Sylvian Meschia en terres inconnues", présentée depuis le mois de juin au Grand Presbytère de Martres-Tolosane (31), est prolongée jusqu'au 31 décembre 2017. L'occasion de découvrir le travail de cet artiste qui pratique la céramique depuis près de 50 ans sans cesser de la renouveler : rencontre dans son atelier, niché dans les côteaux du Volvestre, à quelques kilomètres au sud de Toulouse. 

Le geste est précis. Et pour cause : cela fait presque 50 ans que Sylvian Meschia manie le tour de potier. Fils et petit-fils de menuisier, prédisposé à devenir artisan, lui se rêve artiste. A 18 ans, il rencontre un maître verrier : fasciné, il décide d’entrer à l’abbaye de Tournay, près de Tarbes, pour se former à son art. Mais rien ne se passe comme prévu. 

"Quand je suis arrivé, le moine verrier venait d'avoir un accident cardiaque. Comme il y avait aussi un atelier céramique dans l'abbaye, j'y suis entré pour un an. On y fabriquait de la pacotille mais cela m'a permis d'acquérir la technique". 

Devenu artisan d’art reconnu, Sylvian Meschia parcourt le monde entier avant de décider, à 30 ans, de revenir s’installer dans la campagne du sud toulousain. Un lieu paisible qu’il avait découvert en 1962, après avoir quitté la terreur de l’Algérie en guerre. "L'Algérie, ca é été un traumatisme pour ma famille et pour l'enfant de 10 ans que j'étais à l'époque. Nous avons attérri dans des cités, à Marseille, à Avignon, à Toulouse. En 1964, mes grands-parents ont acheté une petite ferme pour y élever des moutons. Moi j'étais dans une cité, mais je venais ici en famille pour donner un coup de main les jours chargés. Je suis peut-être venu 10 fois, mais c'était inoubliable. C'était beau, c'était la première fois que je découvrais des territoires vierges depuis ceux du Sud de l'Algérie". 

A 50 ans, il rachète enfin la ferme de ses grands-parents pour y installer son atelier. Il enrichit alors son art de la céramique, notamment en intégrant de nouveaux travaux autour de l’écriture, aujourd’hui présentés dans le Grand Presbytère rénové de Martres-Tolosane mais aussi dans ses jardins. Une exposition soigneusement mise en scène pour parler au plus grand nombre. "Rendre accessible l'exposition est un jeu pour moi. Nous sommes dans un territoire rural. Il y a quelques personnes qui ont l'habitude des expositions, mais le plus grand nombre n'y a pas accès. Alors tout est fait pour que les gens qui poussent la porte n'aient pas envie de la refermer. Ils font un pas, découvrent une image de Charlot, voient une poule dans le jardin, alors ils continuent". 

L’exposition « Sylvain Meschia en terres inconnues » est prolongée jusqu’au 31 décembre.