Créée en 1980 à Beaucaire, la société EcoEnergie se retrouve confrontée depuis plusieurs années à des problèmes logistiques liés à la qualité insuffisante de la connexion internet. Spécialisée dans le traitement de l’air des piscines, des patinoires, des musées et de l’industrie, l’entreprise beaucairoise implantée dans la zone industrielle Domitia ne possède pas la fibre et n’a donc pas accès au très haut débit. Un manque important qui contraint les salariés à s’adapter eu égard à la transmission et la réception des données informatiques échangées par internet avec le site de Mouscron, en Belgique.
Confronté à ces problèmes de connexion, le directeur de l’entreprise a anticipé l’arrivée de la fibre en optant pour une solution intermédiaire, plus coûteuse, avec l’addition de deux box internet - et l’achat de deux abonnements - afin de doubler le flux. Un minimum qui améliore à peine le niveau de connexion mais évite les problèmes de coupure inhérents à la présence d’une seule et unique box. A l’instar de nombreux entrepreneurs installés en Terre d’Argence, la fibre est donc attendue avec impatience afin que les collaborateurs des sociétés concernées ne connaissent pas des ruptures dans leurs rythmes de travail.
Dans le cadre du développement du très haut débit sur l’ensemble du territoire, certaines collectivités territoriales anticipent : ainsi la communauté de communes Beaucaire-Terre d’Argence investit 2 millions d’euros afin d’aménager les fourreaux sous-terrains qui vont accueillir la fibre sur l’ensemble des cinq communes composant ce territoire. Objectif : pourvoir de la fibre les communes de Beaucaire, Bellegarde, Fourques, Jonquières Saint-Vincent et Vallabrègues en novembre 2018 et ainsi répondre aux besoins des entrepreneurs et des particuliers en matière d’internet. La communauté de communes Beaucaire-Terre d’Argence qui a d’ores et déjà contractualisé une interconnexion de ses réseaux avec les agglomérations de Nîmes et Alès.
Une initiative prise par la communauté de communes gardoise qui ne se trouve pas sur la zone AMII, c’est-à-dire que la collectivité pas en mesure de lancer un « Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement ». Ces territoires correspondent aux grandes agglomérations et chefs-lieux de départements où les opérateurs privés déploient les réseaux de fibre optique jusqu’à l’abonné. Ces opérateurs doivent opérer ces travaux d’ici 2020 dans le cadre des conventions signées avec les collectivités territoriales concernées et l’Etat. Ces zones dites « conventionnées » - qui ne correspondent pas au territoire de Beaucaire-Terre d’Argence, mais Nîmes par exemple - concernent 3600 communes et 57% de la population, pour un investissement de 6 à 7 milliards d’euros.
Interviews : Cyril Durie (chargé de système à la société EcoEnergie à Beaucaire), Arnaud Volpilière (président de la société EcoEnergie à Beaucaire), Juan Martinez (président de la communauté de communes Beaucaire-Terre d’Argence, maire de Bellegarde).