Sète
Culture
Par Marilyn Beaufour
Publié le 16/07/2018 à 16:33

The Limiñanas : Le rock du sud

30 ans de musique, une consécration mondiale et un 6e album en 2018. Le duo de rock The Limiñanas, né en Occitanie, reçoit (enfin) la reconnaissance du public français. Rencontre avec Lionel, sa partie masculine.

Après 30 ans de musique, qu’éprouvez-vous aujourd’hui devant la reconnaissance du grand public français ?

Le succès n’a jamais été notre motivation. Notre but dès le départ : produire des disques vinyle et jouer en public. On a commencé au lycée. Nous sommes les 1ers étonnés de cette renommée arrivée très progressivement et nous en ressentons un grand plaisir. On le voit sur la jauge des concerts et pourtant nous n’avons rien changé à notre façon de les organiser. Le grand public est étonnant. Un exemple : la Réunion, début juillet. On y est allés à l’aveugle et on a adoré. On ne savait pas si 50 personnes viendraient nous écouter ou plus. Elles étaient 600. C’était hyper émouvant.

 

Votre processus de création ?
Nous vivons à Cabestany et possédons à la maison un petit studio où nous créons nos instrumentaux. J’y bosse tous les jours. On y fait les démos, des riffs, surtout l’hiver. À partir de cette base de travail, on enregistre deux titres qu’on écoute en boucle sur Itunes pendant quinze jours. On épure, on approfondit. 90% de notre travail est instrumental. On invite pas mal de gens, Pascal Comelade, la voisine…

 

Justement en termes de collaboration, qu’a apporté Anton Newcombe (leader du groupe culte The Brian Jonestown Massacre) présent sur le titre Istanbul Is Sleepy ?

Comme Pascal ou Peter Hook, Anton a une pâte particulière. Ce qui est intéressant est de les laisser intervenir, de leur laisser le temps libre. Il y a une part d’inconnu mais globalement, que du positif.

 

Quel est la genèse de, Shadow People, votre dernier album sorti cette année ?

Depuis notre 2e album, nous scénarisons nos albums. Ils racontent une histoire avec un début et une fin. J’aime bien cette manière de les structurer. Shadow People raconte la vie d’un ado des années 90. Dans la cour de son lycée, il rencontre des bandes de punks, de skins, de rockabilly... Bien sûr, c’est autobiographique et ces chansons concernent des potes autour de nous que nous côtoyons aujourd’hui encore.

 

Un titre particulier qui vous tient à cœur ? 

Tout l’album ! En fait, deux titres, Pink Flamingos et De la part des copains. Le 1er parce qu’il date du temps où je faisais partie d’un groupe, Les gardiens du Canigou, fin des années 80. Cette chanson n’était jamais sortie. Je suis très content de l’intégrer à l’album. Le 2e résume tout ce qui compte pour nous. Car nous ne sommes jamais partis de la région et je vois encore la plupart des gens qu’il évoque. 

 

Votre tournée 2018 ?
On est super contents d’être programmés au Théâtre de la mer à Sète. C’est l’un des plus beaux endroits pour jouer.

 

À la ville comme à la scène. Lionel et Marie, alias The Limiñanas, êtes en couple. Comment vivez-vous ce double état, compagnons et musiciens de rock ?

C’est très facile. On est ensemble depuis nos 16 ans. On s’est beaucoup engueulés au début (rires). On s’entend très bien, à 99%, autant pour les choses de la vie que pour la musique. Si un truc coince pour un de nous, on ne le fait pas.

 

Prenez-vous des vacances ?

Pas vraiment. On mélange les deux, travail et vacances quand on part en tournée. Quand c’est possible on part deux jours avant ou on reste un peu après le concert. On l’a vécu pour l’Australie, la Réunion.

 

Vous êtes originaire des Pyrénées-Orientales, près de la mer. Aimez-vous la plage ?

La Méditerranée est très importante pour moi, j’adore glander à la mer. J’aime tout ce qui est lié à la mer, la cuisine, la musique (comme celle des Beach Boys de Californie), l’atmosphère de la plage. On ne cherche pas forcément les coins sauvages, on peut aller juste à côté, à Canet-en-Roussillon en plein mois d’août ou dans la baie de Paulilles. Quand nous ne sommes pas en tournée, nous y allons pratiquement tous les jours. 

 

Une journée idéale de vacances ?

Avec ma femme, mon fils et des potes à Paulilles chez Raphaël Dumas, artiste et producteur perpignanais. Il bosse sur tous nos disques.

 

 

 

Le 28 juillet à 21h. Théâtre de la mer à Sète. Dans le cadre du festival Sous les rochers la plage. Avec Girls in Hawaii + The Mystery Lights. 30€ (+ frais de loc. points habituels). Rens. : 04 99 04 71 71.
https://souslesrochers.com