Depuis deux ans, la fondation Abbé Pierre, organise à Paris, la cérémonie des Pics d'or qui récompense les pires mobiliers anti-SDF. Le concours satirique aura lieu à Paris au Théâtre de l'Atelier le lundi 2 mars. Six catégories sont présentées, et dans celle "fallait oser" Albi est nommé pour son "xylophone" rue Jules Roland. C'est la seule ville de la région nommée cette année.
Des clous sur un banc, un grillage, une forme étrange pour empêcher de s’allonger, le mobilier urbain peut prendre des allures diverses. La fondation dénonce ces dispositifs qui empêchent les personnes dans la précarité, sans domicile fixe, de pouvoir se reposer. Pire, le but serait d’éloigner cette population des centres-villes. Cacher ceux qu’on ne veut pas voir.
Par le biais de cette remise de prix, la fondation Abbé Pierre souhaite mettre en lumière ces dispositifs et rappeler le droit des personnes sans abris.
Le "xylophone" de la rue Jules Roland.
Contactée, la mairie albigeoise nous a annoncé qu’elle ne commenterait pas cette nomination pour ce mobilier qui est selon ces dires une "œuvre décorative".
Pour la Mairie d’Albi, contactée par téléphone, il ne s’agit pas d’un dispositif anti-SDF puisqu’on "peut s’y asseoir". Pourtant, cette décoration installée devant une maison de la jeunesse est citée par la fondation Abbé Pierre dans la catégorie « Fallait oser » de leur remise de prix satirique les Pics d’Or.
L'idée de ce concours a été imaginé en décembre 2017, quand la fondation a lancé un cri d’alerte sur les dispositifs anti SDF qui se multipliaient dans les grandes villes.
Pour la fondation, "ces dispositifs sont des moyens inhumains qui invisibilisent les personnes les plus démunies". Cette cérémonie permet de sensibiliser l'opinion publique sur l'hostilité urbaine à l'égard des sdf. À Toulouse, la ville a déjà été récompensée plusieurs fois par ce trophée, pour autant, la ville rose compte de plus en plus de mobilier anti-SDF et même dans les nouveaux aménagements urbains comme à la gare. Une association, le Droit au logement 31 a justement recensé tous les endroits de la ville où ont été installés ces mobiliers urbains, et aussi ceux qui ont disparu. Ils ont d'ailleurs créé une carte interactive sur un site officiel via le #soyonshumains où tous ces dispositifs anti-SDF sont recensés. À Toulouse, il y en a une soixantaine, sur les 445 que comptent la France. Les commerçants toulousains contactés, n'ont pas souhaité répondre à nos questions.
