Blagnac
Société
Par D'Harlingue Julie
Publié le 14/10/2020 à 19:30

Un squat évacué en pleine crise du Covid et à quelques jours de la trêve

Un squat a été évacué ce mercredi à Blagnac (31). Environ 85 squatteurs ont été recensés par la préfecture. Des hommes et des femmes, et même, des enfants qui ont été re-dirigés vers différents services et expulsés en pleine crise sanitaire de la Covid-19 et quelques jours avant la crise sanitaire. 

C'est vers 5 heures ce matin, que les forces de l'ordres sont venus évacuer les squatteurs de cette ancienne maison de retraite, rue des amandiers à Blagnac (31). Installés depuis le mois de février suite à l'incendie d'un ancien squat avenue de Muret à Toulouse, les squatteurs étaient prévenus de cette expulsion décidée depuis plus d'un mois par le tribunal. Certains sans papiers ont quitté les lieux dans la nuit pour éviter le centre de rétention. 

D'après un communiqué de la préfecture, le bâtiment courait un risque d'incendie. D'autres raisons ont été évoquées par la Ville de Blagnac. 

-La tranquillité du voisinage (bagarres, tapage nocturne, trafic de drogue)

-La création d'une maison de retraite prévue depuis longtemps. 


D'après la préfecture de la Haute-Garonne, ce sont près de 300 effectifs qui ont été mobilisés pour l'opération, 85 personnes ont été recensées et 67 personnes accueillies au chapiteau à côté de la salle des fêtes de Blagnac. 21 personnes seront affectées dans le dispositif national d'accueil, 12 autres ont accepté une aide au retour volontaire et deux mineurs isolés ont été pris en charge par les services du département. La secrétaire générale adjointe de la préfecture et sous-préfète à la ville​ rappelle que le bâtiment est occupé illégalement depuis plusieurs mois. "Une ordonnance d'expulsion avait été exprimée fin juillet". L'État certifie mettre tout en œuvre pour favoriser la résorption des squats. 


Les occupants qui le souhaitaient ont été évacués en bus vers un chapiteau voisin par les services de la mairie et ont été reçus par la Croix rouge sur place. Des tests PCR pour la détection de la covid-19 leurs sont également proposés pour être orientés. Une place d'hôtel est réservée à chacun en attendant les résultats des tests, pour deux nuits. 


Une évacuation dénoncée par Raoul et son collectif dans un contexte de crise sanitaire: "Nous mettons des bombes sanitaires dans la rue". Barouano, lui aussi dénonce cette évacuation craignant pour sa santé. Les deux hommes se disent épuisés car la préfecture ne leur trouve "pas de solutions pérennes depuis trois ans"

Dans la rue, des personnes sont également venus soutenir ou aider les squatteurs comme Nicolas qui comprend la décision administrative, mais ne peut rester impassible face à "l'humain".