Nîmes
Société
Par D'Harlingue Julie
Publié le 09/07/2018 à 12:19

Une appli anti-gaspi prisée des Nîmois

Et si on bradait les invendus, au lieu de gaspiller ? C'est l'idée de l'application "To good to go", lancée à Nîmes il y a une quinzaine de jours. Elle met en relation restaurateurs et gourmands pour vendre les produits alimentaires invendus pendant le service. 

Stop au gâchis ! L'appli "To good to go" veut "casser les lignes de la société et changer les mentalités". Elle a été lancée en juin 2016 en France et débarque sur les smartphones des nîmois. 

Le concept : Il reste quelques plat du jour dans un restaurant après le service. Le produit est voué à être jeté. Au lieu de finir à la poubelle, il est bradé sur l'application et fait la joie d'un gourmand, de passage après le service. Des boulangeries, des traiteurs, des restaurateurs et même de grands groupes privés sont abonnés, comme le groupe AccorHôtel avec sa chaîne d'hôtel Ibis. "Nous mettons en place chaque jour un panier gourmand contenant les restes du petit-déjeuner du jour (yaourts, fruits, viennoiseries,...) estimé à 10 euros, que l'on brade à 1,80 euros", précise Isabelle Hermier, directrice de 3 hôtels Ibis à Nîmes. Elle assure ne pas chercher le coup de pub, ni le gain financier, mais seulement le plaisir de ne pas gaspiller : "1 euro est reversé à l'application, 80 centimes sont pour le groupe." 


2500 repas sauvés à Nîmes en 3 mois

Une appli qui rappelle le concept du "doggy bag", mais qui laisse perplexe quelques restaurateurs. "Les mentalités ont évoluées depuis 2016, mais c'était compliqué de faire comprendre aux patrons de restaurants et groupes qu'il était possible de réutiliser des produits invendus", raconte Rose Boursier-Wyler, chargée de relations publiques pour l'application "To good to go". L'application est gratuite à destination des clients. La société composée de 35 employé se rémunère sur la valeur créée par la remise en vente des produits. " Il n'y a donc ni abonnement, ni paiement de la part des commerçants. Les frais administratifs sont déduits du virement qu'on leur fait, une fois par an", précise-t-elle.  


L'appli est déjà développée dans plusieurs villes d'Occitanie, à Toulouse, Montauban ou encore à Montpellier. Mais aussi cartonne chez nos voisins européens : Allemagne, Belgique, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse. 

Si certains groupes de grandes distributions ont déjà adhéré à l’application (Leclerc, Franprix,...) depuis 2016, la loi Garot les oblige aussi à donner leurs invendus aux associations.

Au total, 9 millions de tonnes de nourritures sont jetées chaque année en France, d'après l'association "Zéro déchet"… Lancée à Nîmes en mars dernier, l'appli a permis de sauver 2500 repas en 3 mois.