Nouveau rebondissement dans l'affaire de la pollution à l'arsenic dans la vallée de l'Orbiel. Un an et demi après les inondations meurtrières de 2018, la sénatrice de l'Aude Gisèle Jourda a obtenu l'ouverture d'une commission d'enquête nationale sur les politiques publiques de dépollution et de réhabilitation des sites et des sols pollués.
Elle pointe du doigt certaines défaillances au niveau du dispositif de dépollution de l'époque qui devait tenir 50ans mais qui n'a pas tenu plus de 15ans après la cessation d'activité en 2004 de la mine d'or de Salsigne. La commission d'enquête sera d'envergure nationale et permettra de mettre en place un plan d'action pour qu'on sache quoi faire de ces sites post activité industriels ou miniers. Une cartographie des sites pollués sera proposer ainsi qu'un plan d'action de dépollution.
Dans le village de Lastours, au nord de Carcassonne, où l'école avait été dévastée par les inondations et polluée à l'arsenic, des travaux ont été effectué pour dépolluer la cours d'un coût de 8000 euros. Le maire Max Brail (SE) espère que la commission d'enquête "démontrera tous les dérapages et laisser aller de la part de l'administration et des services qui devaient nous aider et nous protéger et qui n'ont pas fait leur boulot".
Pour la famille Morel, dont les enfants ont été intoxiqués à l'arsenic, c'est une bonne nouvelle mais certainement pas une victoire puisque elle a peur que la vraie vérité ne soit jamais connue. Les Morel compte bien déménager et quitter la vallée de l'Orbiel.
Les associations de riverains pour qui se problème date d'un vingtaine d'années et non de 2018, il est impensable que les politiques ne mettent pas tout en place pour dépolluer le site de Salsigne. En effet, si les villages de la vallée sont les premiers a être impacté par les inondation, l'arsenic ne s'arrête pas là et continu sa course jusqu'au fleuve Aude et termine dans la Méditerranée.
Si la plus grande mine d'or d'Europe a permis pendant près de 100 ans de fournir des tonnes de métaux précieux et du travail, aujourd'hui elle n'offre plus que des métaux lourds et de l'arsenic. Un problème connu depuis des années, mais révélé au grand jour avec les inondations de 2018.
Depuis la préfète de l'Aude Sophie Elizéon a annoncé la mise en place d'un nouveau plan d'action en novembre 2019. Celui-ci devrait commencer en février avec l'étude de prélèvement de poussières sur les sites pollués puis des zones habitées dans un second temps. La commission d'enquête nationale devrait elle aussi débuter en février 2020.
Une chose est sure, le combat ne fait que commencer pour les habitants de la vallée de l'Orbiel.