Aux premières lueurs du jour, les vendanges commencent en chanson.
Quelques airs fredonnés pour se donner du courage en cette avant-dernière journée de récolte. Ils ne sont plus que trois à s'attaquer aux dernières grappes de Bourboulenc, un cépage d'origine provençale.
Rémy Poujol, c’est ce viticulteur qui a opté pour une approche singulière : celle du vin nature. Depuis plus de 20 ans, il cultive ses 14 hectares de vignes sans aucun intrant chimique, permettant au terroir de s'exprimer pleinement, mais rendant ses cultures plus vulnérable aux caprices de la nature.
Les vignes livrent maintenant leurs dernières grappes, prêtes à prendre la direction du chai. Cette benne va produire près de 800 litres de jus de raisin. Malgré une récolte plus modeste cette année, selon le vigneron les pluies printanières ont été salvatrices, pour l’étape de la vinification. Si Rémy Poujol observe une diminution de deux tonnes par hectare récoltées par rapport à 2023, et un ralentissement de la consommation du précieux breuvage dans l’Hexagone, les vins natures rencontrent un franc succès, notamment en Californie et en Asie du Sud-est, où la demande reste soutenue. De quoi relativiser une saison en demi-teinte, en attendant peut-être des récoltes plus abondantes pour le vigneron, qui reste fidèle à sa philosophie : "Le temps fait tout."
