Le 18 février dernier, Valérie Marie, pianiste, et Grégory Benchenafi, chanteur professionnel, improvisent un duo à l’aéroport de Toulouse alors qu’ils ne se connaissent pas. Le moment, magique, est filmé par un passager. Valérie Marie poste la vidéo sur Facebook. En quelques heures, elle cumule des dizaines de milliers de vues. Les deux artistes sont contactés par un label pour enregistrer, quelques jours plus tard, le titre de l’aéroport, Hallelujah, de Léonard Cohen en studio. Ce samedi 28 avril, Valérie et Grégory se sont retrouvés pour la première fois sur scène ensemble au Château de la Garrigue, à Villemur-sur-Tarn (31). Un lieu hors-norme, en pleine nature, où la salle de concert est en forme de… piano à queue.
C’est un concert de conte de fée. Dans le rôle de la princesse, une pianiste, qui, il y a encore 5 ans, était directrice marketing, avant de prendre un virage à 180 degrés. A l’issue d’une rencontre avec une photographe professionnelle qui vit de sa passion, Valérie Marie a le déclic. Elle récupère chez ses parents le piano auquel elle n’a plus touché depuis 20 ans. Elle s’y remet, compose la musique d’une pièce de théâtre, puis d’un documentaire. Mais elle peine à vivre de sa passion et commence à douter de son choix quand tout s’envole le 18 février dernier. Elle doit se rendre à Paris. Son train habituel est complet, elle décide de prendre l’avion.
Magie de l'improvisation
L’avion a du retard, elle se met au piano disponible en salle d’embarquement. Après 4 titres, un inconnu l’aborde, lui propose de poser sa voix sur l’Hallujah de Léonard Cohen. Valérie hésite un instant, puis baisse la garde quand elle comprend que l’homme est chanteur professionnel. Il vient de faire une série de concerts au Casino Barrière de Toulouse. Valérie demande à un passager de filmer le moment. La vidéo, postée sur Facebook, fait le buzz en quelques heures pour atteindre 6 millions de vues aujourd’hui.
Enregistrements studio et projet expérimental
Il fallait bien un prince pour que la magie opère. Grégory Benchenafi, chanteur et comédien aguerri, déjà nominé aux Molière, savoure les événements depuis cette rencontre artistique. C’est la première fois qu’il revient à l’aéroport depuis le duo improvisé. « Une semaine après notre première rencontre, nous nous retrouvons en studio pour enregistrer trois titres. Depuis, nous avons un projet expérimental, et nous verrons si cela fonctionne. »
Valérie et Grégory se retrouvent pour leur première scène au Château de la Garrigue, à 1/2 h de Toulouse. Un lieu hors-norme, à l’image de leur histoire. Dans le parc aménagé autour d’un lac : une piscine en forme de violon et une salle de concert en forme de piano à queue. « Quand je rentre dans le piano pour jouer mes gammes, j’ai l’impression d’être Alice au pays des Merveilles ! » s’émerveille Valérie. « Le lieu, ce château de conte de fée, le fait que ce soit notre premier concert avec Valérie, tout cela fait que c’est particulier, à la fois grisant et un peu effrayant » confie Grégory.
Une heure de répétition leur suffira pour mettre au point les 4 titres que Grégory viendra interpréter pendant le concert de Valérie. Compositions personnelles, adaptations de tubes, variations sur des classiques du piano : près de 800 personnes étaient venues applaudir Valérie pour son premier concert en tant que professionnelle. « Un vrai conte de fée », conclut une spectatrice à la sortie du spectacle. Mais le conte n’est pas fini. L’histoire s’écrit encore et tout le monde attend la suite.
