Montpellier
Société
Par Khiati Fatima
Publié le 25/11/2020 à 19:19

1 an après le Grenelle sur les violences conjugales, qu'est ce qui a changé ?

Dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales, lancé il y a plus d'un an, Elisabeth Moreno, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, a annoncé l'ouverture de centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales, dont un à Montpellier. C'est l'Association d'Entraide et de Reclassement Social (AERS) qui coordonne le projet, avec la participation des associations Via Voltaire (Hérault), La Clède (Gard), la Traverse (Lozère) et l'APEX (Pyrénées-Orientales).

 

Retour sur les nombreux dispositifs lancés cette année. 

 

Dans son discours axé sur la crise sanitaire liée à La Covid-19, Emmanuel Macron n’a pas manqué de rappeler la hausse des violences faites aux femmes en cette période de confinement. Des chiffres qui se vérifient dans le Gard. 

 

Ce mercredi, la Commission Locale d’Aide aux Victimes (CLAV) s’est réuni en préfecture de Nîmes. Durant le confinement, les autorités ont observé un accroissement des interventions pour des faits de violences intra-familiales. +52% lors du premier, +22% lors du second. 

 

 

 

Hasard du calendrier, cette allocution intervient 1 an jour pour jour après le Grenelle des violences conjugales initié par la secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes de l’époque, Marlène Schiappa. 

 

Alors, 365 jours plus tard, qu’est ce qui a changé ?


Depuis plusieurs années, des dispositifs contre les violences conjugales existent (éloignement judiciaire, bracelet électronique…). En 2019, il y a eu le Grenelle des violences conjugales. Le confinement a vu ces violences augmenter de l’ordre de 15% et en cette fin d’année, un nouveau dispositif est entrain de voir le jour : les CPCA. Des Centres régionaux de suivi et de Prise en Charge des Auteurs de violences conjugales. Dans la région Occitanie, 2 CPCA sont entrain d’être créés, don l’un entrera sera fonctionnel à partir du 25 novembre, en écho à la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Un dispositif qui vise à coordonner les dispositifs et acteurs existants sur le territoire d’Occitanie afin de mieux répondre aux auteurs et aux victimes des violences conjugales. 2 centres vont voir le jour dans la région, l’un du côté de Montpellier. C’est l’association AERS qui en aura la charge pour Montpellier (Association d’Entraide et de Reclassement Social) qui travaillait déjà avec d’autres associations dans l’Hérault. Des associations qui sont en lien avec notamment la police et la gendarme mais également la justice (centre de probation et d’insertion social..). Ces auteur-e-s de violence conjugale peuvent se rapprocher de manière volontaire de ces centres, ou à l’inverse c’est par une décision de justice. Un accompagnement judiciaire, social, sécuritaire, sur la santé, l'insertion professionnelle, ou encore l'hébergement.

 

 

 

L'objectif de ces centres de suivi, c'est de mailler le territoire pour proposer une offre de service globale en direction des auteurs de violences conjugales. A cet effet, en France, 16 centres devraient ouvrir leurs portes avant la fin de l'année.


En France, on dénombre 142 000 victimes de violences intra-familiales, 125 000 sont des femmes. Dans le Gard, 1 162 faits ont été enregistrés par les gendarmes depuis le début de l’année. Les chiffres sont en augmentation depuis 2016. En 2019, une augmentation de 19% a été notée dans le département.