Sète
Culture
Par Marilyn Beaufour
Publié le 09/08/2018 à 12:10

Demi Portion : Le rap sétois au sommet

Consécration pour Demi Portion avec un nouvel album, Super héros, et L’Olympia en mai dernier. Le Demi-Festival qu’il a créé en 2015 se déroule cette année sur quatre jours. Rencontre avec un rappeur sétois qui monte qui monte…

Vous étiez sur scène le 19 mai à L’Olympia. Que signifie ce concert pour vous ?

Une consécration pour le Sétois que je suis qui se propulse à Paris dans une salle mythique et qui n’a pas accès aux grands médias. J’étais très impressionné de réaliser que je jouais là où étaient passés Édith Piaf, Johnny Hallyday, Georges Brassens… Du stress tout de même car mon dernier album Super Héros était sorti la veille du concert, donc une double pression. Et puis c’était la première fois que nous devions organiser deux heures de live. D’habitude, c’est 60 minutes. Pour l’Olympia, nous nous sommes préparés en résidence à la salle Victoire 2 à Montpellier. En fait, c’était une grande fête pour mes 20 ans de rap. Si je devais retenir un mot, c’est mémorable, tant pour l’osmose avec le public que pour l’émotion d’être à L’Olympia.

Racontez-nous la genèse de Super héros votre dernier album.

Je l’ai construit pendant la tournée de l’album 2 Chez moi, sorti en janvier 2017. Les super héros défendent les faibles. Moi je défends mon art car aujourd’hui, un rap poétique doit exister à côté d’un rap commercial.  

Quel est votre processus de création ?

J’ai toujours de l’inspiration. Et l’ordre, écriture et instrumentation, peut s’inverser. Il n’y a pas de règle. Si une seule : jamais de copié-collé et pas de reformulation. Tout est nouveau tout le temps. Comme un écrivain jusqu’à ce qu’il trouve la fin.

Que signifie pour vous la notion de rap conscient ?

Le rap a-t-il été créé dans l’inconscience ? (rires). Je chante un rap engagé, qui essaie de revendiquer avec le sourire. C’est compliqué aujourd’hui de faire la morale à quelqu’un. Il faut prendre soin de ses paroles car nous pouvons être pris pour un modèle. Il faut s’engager à être un minimum propre. Le rap est la musique la plus écoutée au monde car elle est vaste et symbole de liberté. Elle comprend tellement de codes. Finalement le rap, ça reste de l’écriture.  

 

Vous avez créé Le Demi-Festival en 2015, 1er  festival de rap indépendant francophone de la région. Il ne cesse de grandir avec quatre jours programmés en 2018. Parlez-nous de cette réussite.

En toute sincérité, j'ai créé le festival pour faire mon premier concert à Sète. Avant cette date, j'étais en 1re  partie de festivals comme Quand je pense à Fernande, Jazz à Sète avec un show de 15 minutes et des gens assis qui n'accrochaient pas nécessairement à ma musique. Je ressentais de la déception de ne pas programmer mon propre concert, dans la ville où je suis né et où je vis. En 2015, j'ai fait 115 dates, mais aucune à Sète. Alors j'ai créé un rassemblement via Facebook et 48.000 personnes ont répondu. Le festival Solidays m’a appelé, la mairie de Sète… Je l’ai pris en pleine figure. Important pour moi, la force de ce festival indépendant est d'être, depuis le début, sans subvention. C'est la billetterie qui rémunère les artistes. Au Demi-Festival pas de coca ni de Heineken.  

L'édition 2018 ?  

J'invite tous mes amis artistes que j'ai rencontrés ces 20 dernières années. Voici quelques noms, les rappeurs Flynt, le rappeur-poète Kacem Wapalek, les groupes Le Gouffre, Billet d'humeur, Catégorie… Attention ! Exclusivité 2018, la 1re  soirée se déroule sur une scène flottante installée sur le canal Royal. De 18h à 22h. On va se régaler.

Du 8 au 12 août, dans le cadre du Demi-Festival. Sur le canal royal et au Théâtre de la mer à Sète. 27€/soirée, 65€ pass trois jours. Rens. : OT de Sète. Page Facebook.