Sète
Culture
Par Alice Rolland
Publié le 29/07/2019 à 21:00

[INTERVIEW] La Yegros, diva latina à Fiest’A Sète

En tournée avec Suelta, son 3e album, la pétillante diva argentine La Yegros prouve qu’elle maîtrise l’art de marier les rythmes traditionnels latino-américains, dont la cumbia colombienne, à des sonorités actuelles. Un cocktail explosif à découvrir le 5 août prochain au théâtre de la Mer dans le cadre de Fiest'A Sète.

Vous sortez votre 3e opus, qu’est-ce qui a changé depuis le succès de Viene de Mí en 2013 ?

On a beaucoup tourné, on a fait de nombreuses rencontres. Grâce à la musique, j’ai découvert des pays et des cultures que je ne connaissais pas. Et puis maintenant j’habite à Montpellier… Ma vie a vraiment beaucoup changé, ce qui est une grande source d’inspiration pour moi. 

 

Suelta est une nouvelle fois produit par King Coya, mais on y trouve aussi une collaboration inédite avec le musicien portoricain Eduardo Cabra.

On a travaillé ensemble à Buenos-Aires, puis Los-Angeles pour enregistrer la chanson Sobre la pression. J’ai beaucoup d’admiration pour Eduardo Cabra, cela fait longtemps que je voulais collaborer avec lui car j’aime beaucoup les sonorités de son groupe Calle 13.

 

 

On vous surnomme la « reine de la Nu-cumbia » car vous revisitez la tradition de la cumbia avec des sonorités électro. Ce titre vous convient ? 

C’est bizarre, on m’appelle la reine de la Nu-cumbia alors que de toute ma carrière il y a surtout une cumbia : Viene de mi. Tous les autres morceaux sont influencés par d’autres rythmes latino-américains comme le chamamé, le carnavalito, lcalla salsa… Sur cet album, le titre Ruge parle des traditions argentines et de la région du nord qui danse le chamamé. C’est de là que viennent mes parents, j’écoutais beaucoup de chamamé quand j’étais petite, j’ai des connexions très fortes avec cette musique.

 

Dans Linda la Cumbia, vous chantez : « la lune est si belle, je me mets à danser, j’oublie tout ». Danser est le remède à la mélancolie ? 

Parfois ce n’est pas bon de connaître précisément les causes du problème. Mieux vaut se dire : ok tout se passe mal, mais en ce moment je veux juste regarder la lune et danser la cumbia, demain on verra bien ce qui se passe. Arrêtons de penser à nos soucis et profitons des belles choses de la vie. Au moins quelques instants. 

 

Vous avez écrit et composé plus de chansons que sur les albums précédents. 

J’ai écrit 12 ou 13 titres même s’il n’y en a que six qui figurent sur Suelta. J’étais plus inspirée. Après la dernière tournée, j’avais décidé de rester seule avec moi-même quelques mois. C’était la bonne décision, ce n’est pas facile de travailler sur un nouvel album et de faire une tournée en même temps. J’avais besoin de me connecter avec mon silence. 

 

 

L'inspiration, vous la puisez où ?

Quand je voyage dans mon pays, tout m’inspire : mes amis, ma famille, mes racines… En positif comme en négatif. Malheureusement mon pays doit faire face à des crises énormes : l’économie se porte mal, les gens souffrent de ne pas trouver de travail… Tene mojors parle de la situation de la femme en Amérique latine, une manière pour moi de participer à un mouvement qui essaie de révolutionner les choses. Face à la violence, aux inégalités, les femmes doivent pouvoir dire non. Les femmes sont plus fortes si elles s’unissent, elles peuvent changer le monde.

 

Vous avez la réputation d’être une artiste taillée pour la scène. Le live est important ?

Être sur scène est le moment le plus précieux de ma carrière d’artiste. C’est là que je me connecte avec mon public. J’aime écrire des chansons, mais ce n’est pas la même chose. J’adore l’énergie qui se dégage de chaque concert, c’est tout pour moi, je savoure.

 

Vous vivez entre Montpellier et l’Argentine, qu’est-ce qui vous plaît ici ? 

Je suis arrivée à Paris il y a six ans, c’était assez difficile. Alors je suis venue m’installer à Montpellier. Ici, il y a beaucoup de soleil et une culture qui ressemble à la mienne car l’Espagne est très proche. Maintenant Montpellier est ma ville ! C’est difficile d’être loin de sa famille, mais j’y retourne régulièrement, tous les 4 mois environ.

 

Un coin de paradis où vous ressourcer ? 

J’aime la montagne, car j’ai toujours froid au bord de l’eau. De temps en temps je vais dans une petite maison pas loin de Montpellier où je reste seule avec la montagne… Au soleil !

 

Le 5 août à 21h à Sète. Avec Orquesta Akokan dans le cadre de Fiest’A Sète. De 30€ à 36€ (hors frais de loc.). Billetterie sur www.fiestasete.com