De septembre 1914 jusqu’en janvier 1916, Guillaume Apollinaire a entretenu une relation amoureuse avec l’aviatrice Louise de Coligny-Châtillon, immortalisée dans une correspondance rendue publique dans les Poèmes à Lou. Après un premier courrier envoyé depuis Tarascon, la Ville de Nîmes vient de faire l’acquisition d’une deuxième lettre, rédigée le 17 décembre 1914, depuis l’ancien Grand Café du boulevard de l’Esplanade. Une période synonyme d’engagement militaire pour Apollinaire, membre du 38e Régiment d’artillerie de Nîmes.
Fils d’une mère polonaise, l’écrivain se considérait comme apatride et souhaitait manifester son amour à la France par son engagement dans l’armée lors de la Première Guerre mondiale. Lundi matin, la municipalité nîmoise a procédé à une cérémonie officielle au pied de la plaque apposée square de la Couronne, devant l’ancien Hôtel du Midi, où les amours de Lou et d’Apollinaire ont été immortalisées. Un acte qui clôturait les cérémonies du centenaire de l’armistice de 1918, correspondant également à l’année du décès du poète, emporté par la grippe espagnole à l’âge de 38 ans, deux jours avant la signature de l’armistice.
Dans cette lettre vendue pour 8.000€, Apollinaire détaille à Lou les derniers faits des théâtres militaires qui le concernent, tout en cédant aux sirènes de l’érotisme dans un paragraphe enflammé dédié à celle qu’il aime. Une acquisition rendue possible grâce à l’aide de la Direction régionale des Affaires culturelles, et qui est conservée dans les réserves de la bibliothèque de Carré d’Art. La Ville de Nîmes est aujourd’hui propriétaire de deux originaux de ces lettres et de l’intégralité de cette correspondance par des fac-similés.
Interviews : Daniel-Jean Valade (adjoint au maire LR de Nîmes, délégué à la Culture), Vincent Teissier (copropriétaire de la Librairie Teissier, président de l’Association des Libraires de Nîmes), Didier Travier (conservateur des Fonds patrimoniaux à la Bibliothèque Carré d’Art).