Salindres
Environnement
Par D'Harlingue Julie
Publié le 21/10/2021 à 19:00

Réhabilitation des sites d'aluminium : Comment cela fonctionne ?

Salindres, dans le Gard, est le berceau de l’aluminium. En 1856, c’est le premier endroit au monde à produire de l’aluminum et de l’alumine (selon Rio Tinto). Ici, on n’extrait pas de minerai. C’est un site industriel où le bauxite est importé, essentiellement de Gardanne (13), pour être transformé en alumine, puis en aluminium. La production s’arrête en 1984. Un sujet à retrouver dans le cadre de notre dossier sur la vie après-mines ce jeudi 21 octobre à 19h40 sur viàOccitanie. 


En 2014, la directive cadre européenne sur l’eau et le schéma départemental d’aménagement et de gestion des eaux contraint la réhabilitation du site pour protéger la qualité de l’eau de l’Avène et de l’Arias. Commencent alors les discussions entre Rio Tinto et les pouvoirs publics sur la réhabilitation du site.


En cause, deux bassins de 28 ha (l’équivalent de 38 terrains de football) où sont stockés sur 35 mètres de haut (12 étages d’immeuble) des résidus de gypse, venant de la production passée de produits fluorés, et de bauxite, venant de la production passée d’aluminium, soit plus de 10 millions de tonnes de résidus. (L’ensemble des chiffres a été fourni par Rio Tinto)


Le problème de pollution vient de l’infiltration d’eau : Lors des pluies, l’eau se charge de composants lorsqu’elle traverse les résidus avant de se retrouver dans la nature, et notamment dans les cours d’eau, qu’elle souille. Depuis 2015, en attendant le projet final, une station de traitement des eaux a été mise en place à Segoussac pour traiter l'eau polluée. 



Le projet de réhabilitation prévoit de couvrir les résidus avec une couche imperméable qui sera elle-même recouverte de 80 cm de terre et de végétaux. Ainsi, l’eau de pluie ne s’infiltrera plus dans la couche de résidus, mais se déversera directement dans des bassins de régulation. L’eau n’ayant pas été polluée pourra donc être déversée dans les cours d’eau avoisinants.


Les travaux ont débuté en janvier 2020 et se termineront en décembre 2022. Dès 2023, le site pourra être de nouveau occupé même s’il faudra attendre une dizaine d’année pour qu’il ne rejette plus rien. Comme le site est classé Seveso seuil haut à cause des activités de plateforme chimique continue à côté (ce n’est pas Rio Tinto mais d’autres entreprises), il ne pourra plus accueillir du public. L’une des pistes les plus probable est l’installation de panneaux solaires. Le projet de réhabilitation a été pensé pour être compatible avec un projet photovoltaïque.


Coût du chantier : 35 millions d’euros, financés intégralement par Rio Tinto.

C’est le dernier site qui doit être réhabilité en Occitanie. Avant lui, une dizaine de site a déjà été réhabilitée, soit 100 millions d’euros d’investissement (chiffre à confirmer et liste à venir). Au total, Rio Tinto a réhabilité une quarantaine de sites en France, majoritairement en Occitanie. Les deux derniers sites restants sont Salindres et Daummarie-les-Lys.


Tournage sur l’un des deux bassins d’environ 13 ha.