Ils sont anciens ingénieurs, géologues ou encore historiens. Ils sont passionnés de patrimoine et pleinement impliqués au sein de l’association « Pont du Gard & Patrimoine », établie à Castillon-du-Gard.
A l’issue de recherches approfondies à partir des archives de l’abbé Dulaurans et de l’architecte Aviler, datant de 1700, Jean-Pierre Gallos, ancien ingénieur en génie civil, aidé des bénévoles de l’association, ont débuté une série de mesures qui prouvent, selon eux, que le Pont du Gard n’est pas droit. Une inclinaison qui s’expliquerait par deux échancrures consécutives, responsables d’un amoindrissement de la solidité de l’édifice, sept piles des arches du second pont ayant été touchées. Equipés de poutres et d’un système de fil à plomb, les membres de l’association ont effectué une série de mesures qui en arrivent aux mêmes conclusions : le dévers en haut du Pont du Gard est de l’ordre de 40 cm, vers l’amont, et on note 30 cm de différence entre l’alignement des piles de l’édifice et la position du fil à plomb.
Une thèse nuancée par les responsables du site du Pont du Gard, en mettant en avant la particularité de la courbure convexe que présente l’aqueduc en amont. Une particularité qui serait la conséquence d’un travail de la pierre depuis deux millénaires. Le débat reste donc ouvert aux pieds du vénérable monument classé à l’Unesco, et dont les conclusions d’une étude en cours devraient être révélées le mois prochain. De son côté, l’association « Pont du Gard & Patrimoine », forte de ses 200 membres, poursuit son travail de découverte du site, en proposant notamment des visites de l’aqueduc sur six jours, de la source jusqu’à Nîmes.
Interviews : Jean-Pierre Gallos (secrétaire de l’association « Pont du Gard & Patrimoine »), Gérard Extier (vice-président de l’association « Pont du Gard & Patrimoine »), Sonia Sabatier (attachée à la coordination scientifique pour le site du Pont du Gard - service Patrimoine mondial & Label).
